Le 13 novembre était certainement le jour le plus important aux yeux de ma mère ou devrais-je dire de notre mère. En effet, sa petite tête avec ces cheveux bruns et son ventre énorme accueillait certainement un seul enfant. Du moins, c’était ce qui était convenu par les échographies et les contrôles chez le médecin. Pourtant les douleurs étaient très intenses et l’accouchement était horrible. Malgré la péridurale, la fatigue s’était pointé dans son corps et ne voulait en aucun partir. Heureusement pour elle l’enfant était sorti et là, une énorme surprise. Un autre gamin, la même tête ainsi que le même corps. Des jumeaux, voilà qu’elle avait des jumeaux dans son ventre depuis le début et personne ne l’avait remarqué. Heureusement, cette nouvelle venait d’émerveiller la jeune maman et le père. Bref, j’avais un jumeau je pense que vous l’avez clairement compris ! Un frère jumeau c’est comme les cinq doigts de la main, vraiment inséparable. Nous étions toujours l’un contre l’autre, l’un à côté de l’autre durant les cours. Nous allions dans les mêmes anniversaires, bref il était impossible de nous séparer. Les années sont passées si rapidement et un écart immense se faisait voir entre nous deux. L’un était doué pour les cours et comprenait tout rapidement contrairement à moi qui avait de plus en plus de mal à avancer. Je préférais clairement passer mon temps dehors et m’amuser avec mes amis que de travailler ces foutus dessins. Je passais aussi mon temps sur la console ou bien sur l’ordinateur comme un gosse de mon âge non ? Il fallait croire que j’étais l’exception à la règle car mon frère, lui, ne pensait qu’à réviser et travailler en permanence. Je ne pouvais pas m’amuser avec lui, je ne pouvais pas faire un foot car il était bien trop occupé par sa poésie. Parfois, j’avais l’impression de me retrouver face à un mur, mais je l’aimais quand même. Il était juste différent de moi et je ne pouvais rien y faire non ? Je devais l’accepter comme il était et de profiter du temps qu’il me restait avec lui. Même si parfois j’avais l’impression que les années passaient lentement c’était bien le contraire. Mes parents nous voyait grandir en permanence, c’est vrai que tous les mois je me mesurais et je gagnais toujours quelques centimètres et je perdais mes dents de lait pour avoir des vrai dents ! J’avais grandis et j’avais à présent onze ans donc l’âge d’entrée dans une classe encore plus supérieur des autres. J’avais des matières supplémentaires et maintenant on était dans la cour des grands plus dans celle des petits. Je n’étais plus le gosse super gentil qui travaillait très bien, non ! J’avais eu mon portable comme cadeau d’anniversaire et je sortais plus souvent dans le village avec une bande de pote. Nous étions des petits délinquants car aller dans l’épicerie du coin et voler des bonbons pour nous, c’était rien ! Je traversais la route alors que le petit gugus était rouge et je courais sur les trottoirs bousculant plusieurs personnes et parfois des personnes âgées. Je m’en fichais, j’avais la joie de vivre et je profitais de la vie comme je le devais ! Je me faisais souvent punir et coller en cour, mes parents étaient souvent convoqués et le soir je me faisais encore engueuler. A force je commençais à avoir l’habitude et je faisais genre de rien entendre, j’étais parfois privé de sortie et privé de foot. Ma moyenne générale tournait autour des quinze donc je n’avais pas de soucis à me faire pour la suite. Par contre le comportement c’était totalement autre chose et j’allais certainement me retrouver devant un conseil de discipline. A l’âge de quatorze ans je fumais et pas que des clopes et après les cours je partais au bar boire un coup.

J’étais devenu une autre personne et je l’avoue que ça me dérangeait pas. J’avais parfois l’impression de m’éloigner de plus en plus de mon frère. Les années passaient tellement rapidement qu’il devait partir pour continuer ces études de médecine et moi celle de droit. Je partais donc à New-York pour entrer dans une grande université et avoir des diplômes. J’avais mon propre appartement et tous les soirs j’enchainais les soirées avec alcool et drogue ainsi que sexe. Je ne voulais plus m’attacher aux demoiselles après avoir été déçu plus d’une fois. Je n’avais plus envie de souffrir comme j’avais pu souffrir pour une femme. Pour moi maintenant ce n’était qu’une nuit et pas plus. Je voyais de temps en temps mon jumeau, mais très rarement. Quand je suis revenu dans cette petite ville de Bluebell j’ai retrouvé mon meilleur ami ainsi que la belle Sibhoàn avait qui le courant avait toujours bien passé. J’avais vingt-sept ans et j’avais donc ma boite et je bossais donc aux heures que je désirais. Parfois je ne rentrais pas dans mon appartement, je ne dormais pas pour me consacrer entièrement à mon client. Un métier dur et compliqué ou il faut savoir contrôler ces émotions. Ne jamais prendre partit, juste faire le boulot demander et ne pas penser au criminel que je défendais. Lors d’une journée j’avais passé un pacte avec mon meilleur ami que j’avais rompu le soir. En effet cette belle blonde nous attirait les deux et ne voulant pas casser notre amitié nous avions décidé de ne jamais rien tenter avec elle. Malheureusement lors d’une soirée un peu trop arrosé je l’avais embrassé et il faut dire qu’elle ne m’avait pas repoussé pour autant… Celui-ci l’avait vu, énervé il avait décidé de rentrer chez lui, mais la voiture et l’alcool ça ne fait jamais bon ménage. Un accident, trop de sang perdu et il venait de trouver la mort sur la route. Je n’ai jamais réussi à m’en remettre tout ça à cause d’un baiser et surtout à cause de moi. Pendant un long moment j’étais partit loin de cette ville, je ne donnais plus de nouvelle à personne sauf parfois à Jayson. Sobhoàn avait été rayée de la liste de mes contacts, je voulais l’oublier et passer à autre chose. Malheureusement les souvenirs revenaient ainsi que la tristesse et surtout la culpabilité… Pendant trois ans j’ai exercé mon métier dans l’Amérique à un endroit que je ne citerais pas. Je ne voyais plus ma famille et plus mes amis. J’avais besoin de prendre des distances et pourtant rien ne changeait. Je repensais toujours à cette soirée stupide malgré les nombreuses conquêtes et copine que j’avais pu avoir pendant ces trois ans. Je suis donc revenu dans ma ville natale pour rattraper le temps perdu avec certains amis et revoir ma famille. Cela fait maintenant deux ans que je suis ici et que je profite pleinement de la vie.