Sujet: (e-a) It’s hard to find the perfect time to say somethin’ you knows gonna change everything. Mar 29 Jan - 18:46
TEMPERANCE ERICA-ANNE CARPENTER
That’s the way she was born & raised, she ain’t afraid to stay- country.
NOM ◆ Carpenter, rien de grandiose, même si le nom de son père est connu dans le quartier d'où elle vient. Le ''Carpenter's'', le restaurant familial de son père, étant assez connu. PRÉNOMS ◆ Temperance, c'est sa mère qui a choisi ce prénom et elle ne sait vraiment pas d'où elle a bien pu le sortir. Elle ne l'aime pas et ne l'utilise de toutes façons plus. Erica-Anne, une lubie de son père, ne cherchez pas à savoir d'où il a sortis ça. Il n'empêche que c'est un prénom qu'elle aime beaucoup, même si tout le monde l'appelle Ricky la plupart du temps. ÂGE ◆ 24 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ◆ Elle est née un 15 janvier enneigé dans la ville de Detroit dans le Michigan. NATIONALITÉ ◆ De par son père, elle est de nationalité américaine et de par sa mère elle est de nationalité canadienne. ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ◆ Chanteuse Country, elle a longtemps joué dans les bars de Bluebell, avant d'être découverte et partir faire une tournée à travers l'Alabama. Après deux ans, elle est revenue aux sources, s'étant rendu compte qu'elle n'était pas faite pour partir en tournée, mais plutôt pour jouer dans des petits bars locaux. Cela va faire un an maintenant. Elle n'en reste pas moins plutôt connue à Bluebell. SITUATION AMOUREUSE ◆ Situation compliquée, officiellement célibataire, même célibatârde, elle n'en reste pas moins amoureuse de la même personne depuis de nombreuses années. ORIENTATION SEXUELLE ◆ Homosexuelle assumée et affirmée depuis ses 14 ans. Il y a ceux qui se cherchent longtemps et il y a ceux qui savent très tôt. GROUPE ◆ Hometown Glory
Elle chante tout le temps, mais vraiment tout le temps. Qu'il y ai de la musique ou non. Mais rassurez-vous, elle ne chante pas que de la country... quoi que. ◆ Quand elle était petite et qu'elle vivait à Detroit, elle rêvait déjà de s'enfuir pour venir vivre à Bluebell où elle passait quelques semaines pendant les vacances d'été. ◆ Elle n'a plus reparlé à ses parents depuis qu'ils l'ont envoyé vivre chez son oncle à Bluebell, c'est à dire à son entrée au lycée. Et elle ne parlerait certainement plus à sa sœur si celle-ci n'avait pas débarqué à Bluebell. ◆ Elle avait dix ans la première fois qu'elle a embrassée une fille, ce jour là, elle s'est reçue un poings dans la figure, mais c'était pas si grave. ◆ Elle a commencé à jouer de la guitare à l'âge de huit ans. ◆ Elle a une longue expérience du métier de serveuse. ◆ Elle aime les vieilles voitures et conduit une Dodge Charger R/T de 1970, de couleur rouge, elle est facilement repérable. ◆ C'est une grande buveuse de bière et en dehors de la tequila, il est difficile de lui faire boire autre chose. ◆ Elle vit dans l'ancien Ranch de son oncle, à l'extérieur de la ville. Elle doit malheureusement le partager avec sa sœur, situation qui l'incommode beaucoup. C'est elle qui s'occupe de presque tout, que ce soit des animaux ou le grand potager qui était si cher au cœur de son oncle. ◆ C'est une excellente cuisinière, elle a tout apprit auprès d'une amie de son oncle, celle qui s'occupait de la cuisine quand elle était plus jeune. ◆ Elle ne comprend pas les imbéciles qui rêve de la grande ville. Elle a connu ça et franchement, Bluebell c'est carrément mieux ! ◆ Ses grands-parents paternel étaient originaire de Mobile.
and you, behind the screen.
PSEUDO/PRÉNOM : red. ◆ ÂGE : 24 ans (enfin dimanche mais bon) ◆ PRÉSENCE : 7/7 ◆ OÙ TU AS CONNU LE FORUM : Je l'ai connu à sa toute première ouverture. Je l'avais vu, adoré, mais n'avais pas forcément le temps à l'époque. J'ai été heureuse de revoir de nouveau la pub sur Bazzart. ◆ PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO : inventé ◆ CRÉDIT DE LA FICHE : tumblr. ◆ UN DERNIER MOT : écrire ici.
Code:
<span class="taken">elsa hosk</span> ◇ t. erica-anne carpenter
Dernière édition par T. Erica-Anne Carpenter le Mer 30 Jan - 19:27, édité 4 fois
Sujet: Re: (e-a) It’s hard to find the perfect time to say somethin’ you knows gonna change everything. Mar 29 Jan - 18:46
now you're just somebody that i used to know.
Sweet home Alabama, oh I'm coming home to you.
I was stuck in their city life fantasy, forced to love what they love, barely allowed to dream of another life for myself. And when they finally figured out that I was nothing like them, they just cast me away, thinking of a punishment when it was really a blessing. I was no city girl material, I'm a country girl with a country song in her heart. Sweet home Alabama.
« Jenna-Lynn dépêches toi! ». La petite fille assise dans la voiture commençait sérieusement à s'impatienter. Elle n'arrêtait pas de s'agiter et de crier sur sa soeur qui, elle, semblait beaucoup moins pressée de partir. Ce n'était pas tant le voyage de plus de 15h que l'excitait, mais bel et bien la destination. Pour la petite Erica-Anne, il n'y avait pas de plus grand bonheur que le jour où sa famille partait enfin pour l'Alabama pendant les vacances d'été. Adieu le chaos de la ville et bonjour le calme de la campagne. Pour la petite tête blonde, c'était un véritable bonheur. Même si cela voulait dire subir les remarques de ses grands-parents, cela voulait surtout dire passer du temps dans le ranch de son oncle. Un plaisir que sa soeur aînée ne partageait visiblement pas. « J'ai pas envie d'y aller, je pourrais rester à la maison toute seule non? ». Monsieur et Madame Carpenter levèrent les yeux au ciel sans même prendre la peine de lui répondre. Pour eux aussi, ce voyage était plus un calvaire qu'autre chose. Mais quand il avait quitté son Alabama natal, monsieur Carpenter avait promis de revenir chaque année pendant l'été, un rituel qu'il n'avait toujours pas brisé. Ce fut avec de nouvelles plaintes que sa soeur monta enfin dans la voiture, s'installant à côté d'elle. Le voyage était long. Il fallait quinze bonnes heures pour rejoindre Mobile et ça, c'était sans les nombreuses pauses qu'ils devraient faire. Mais Erica-Anne n'en était pas moins excitée et elle avait un don certain pour faire en sorte que le voyage ne soit pas ennuyeux et qu'il se passe dans la bonne humeur. Elle n'avait rien des autres membres de sa famille. Ils aimaient la vie en ville, Jenna-Lynn ne rêvait que d'être reine de promo un jour, avant de monter sa chaîne d'hôtel, même si leur père préférerait qu'elle devienne médecin ou vétérinaire, enfin quelque chose de plus prestigieux. Mais elle, elle ne rêvait que d'une chose, aller vivre avec ses grands-parents et son oncle en Alabama, se fichant pas mal de ses histoires de bal de promo ou de fashion. Ses parents lui répétaient que c'était parce qu'elle ne faisait pas assez d'effort pour se faire des amis. Mais elle, elle savait que cela n'avait rien à voir. Elle se demandait parfois s'ils étaient bien ses parents parfois, après tout, ils étaient tous plutôt bruns, voir châtain, quand ses cheveux étaient d'un blond éclatant. Mais c'était en réalité une particularité génétique qu'elle avait pris à sa grand-mère paternel. « Franchement, pourquoi on est obligé d'y aller tous les ans ? Toutes mes amies partent à New-York ou Chicago, on devrait essayer! ». Erica-Anne ouvrit la bouche, prête à répliquer, mais son père l'interrompit. « Arrêtes de faire ta capricieuse Jennie et puis regardes combien ça fait plaisir à ta petite soeur. ». Les deux soeurs échangèrent un regard, mais elles ne se dirent absolument rien. Elles n'avaient la plupart du temps pas trop de mal à s'entendre, mais les fois où elles étaient d'accord sur un sujet, se comptaient sur les doigts d'une main. L'aînée continua de protester pendant un bon moment le long de la route, avant de se prendre aux jeux que Erica-Anna avait inventé pour l'occasion. Et c'est de la musique country qu'ils chantaient à tue-être lorsqu'ils arrivèrent enfin en Alabama. Et Erica-Anne fut la première à se jeter dans les bras de son oncle Marvin. « Je suis content de te voir aussi Ricky ! Viens, j'ai une de mes juments qui va bientôt mettre un poulain au monde. ». Et c'était tout ce qu'il fallait pour gagner le coeur de la petite fille. Elle appartenant au sud et à sa campagne, pas au nord sinistre et à la grande ville, seulement, personne d'autre que son oncle Marvin ne semblait s'en rendre compte.
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« Seigneur Dieu, Temperance, qu'est-ce que diable tu es en train de faire? ». Quand sa mère l'appelait Temperance, ce n'était jamais bon, encore moins que lorsqu'elle l'appelait Erica-Anne plutôt que Ricky. Alors, forcément, après avoir légèrement sursauté, elle s'éloigna de son amie assise à côté d'elle et posa son regard sur sa mère. De son point de vue, elle n'avait absolument rien fait de mal. D'accord elle était sensée révisée et ce n'était pas ce qu'elle était en train de faire, mais elle avait bien le droit de prendre une petite pause de cinq minutes non ? « On fait juste une pause maman! ». Mais il lui sembla alors que sa réponse énerva encore plus sa mère, dont le visage se déforma en une grimace qu'elle n'arrivait pas vraiment à définir. « Arrêtes de te foutre de moi Temperance ! Tu sais très bien de quoi je veux parler. ». Pour être honnête, oui, elle en avait bien une idée, mais elle refusait de croire que ce qu'elle avait fait était mal. Sa soeur avait embrassé son premier garçon bien avant l'âge qu'elle avait actuellement. Elle le savait, parce qu'elle les avait surpris, exactement comme sa mère venait de la surprendre. Elle se remit une mèche de cheveux derrière l'oreille. « Oh maman Jennie était plus jeune quand elle l'a fait! ». Et personne n'avait rien dit à Jenna-Lynn, on lui avait simplement dit de ne pas grandir trop vite, de prendre son temps. Et Erica-Anne n'était pas stupide, elle n'avait pas l'intention de dépasser le simple stade du baiser. Elle n'était même pas encore au lycée de toutes façons, elle n'irait que l'an prochain. Sa mère posa ses deux mains sur ses hanches, signe évidant chez elle qu'elle était énervée. « Temperance Erica-Anne Carpenter, cesses tout de suite de te foutre de moi ! Ta soeur était plus jeune certes, mais au moins, elle embrassait des garçons! ». C'est seulement une fois que sa mère parla à voix haute de ce qui la dérangeait vraiment que cela fit tilt dans la tête de l'adolescente. Bien entendu que c'était ce qui dérangeait sa mère, elle savait bien que ce n'était pas habituel pour une fille d'embrasser une autre fille. Même si pour l'adolescente, ce n'était pas vraiment la première fois. Mais pour la blonde, il n'y avait aucun mal. Elle n'avait absolument pas envie d'embrasser les garçons, alors elle ne voyait pas pourquoi elle devrait s'y forcer. Elle avait quatorze ans et elle savait pertinemment qui elle était et qu'elle finirait sa vie avec une femme, dans un ranch en Alabama, pas loin de celui de son oncle. Et elle serait heureuse et amoureuse. Pour de vrai, ce ne serait pas qu'une simple comédie comme celle que jouait ses parents. « Les garçons, ce n'est pas pour moi merci. Je lui laisse tous ceux qu'elle veut. Je préfère embrasser les filles, elles ont les lèvres plus douces. ». Plus personne n'était surpris quand la jeune Ricky défiait ses parents. Elle ne partageait presque aucun de leurs idéaux, alors ce n'était pas rare qu'elle tente de leur prouver qu'ils avaient tort, ou du moins qu'elle avait le droit à sa propre opinion. La plupart du temps, ils finissaient par accepter de dire qu'ils étaient d'accord sur le fait de ne pas être d'accord. Mais cette fois, quelque chose lui disait qu'elle ne pourrait pas s'en sortir aussi facilement. Quelque chose sur le visage de sa mère lorsqu'elle attrapa son amie par le bras, sans aucune tendresse. « Je ne tolérerais pas un tel comportement dans ma maison jeune fille. ». Erica-Anne se leva alors précipitamment de son lit, suivant sa mère qui traînait son amie vers la sortie. « Il va pourtant falloir t'y faire maman, je suis gay, que tu le veuilles ou non. ». Pour Erica-Anne, c'était une affirmation qui était une évidence depuis plusieurs mois déjà, mais c'était la première fois qu'elle le disait à voix haute. Sa mère lui lança alors un regard assassin avant de fermer la porte de sa chambre, emportant avec elle son amie, la mettant à la porte de chez elle comme une malpropre. C'est à partir de là que tout commença à déraper pour la jeune Ricky. Savoir qui l'on est, cela ne veut malheureusement pas dire que les gens que vous aimez l'accepte.
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« Ne t'en fais pas gamine, ça ira bien pour toi ici. ». L'adolescente tourna alors la tête vers son oncle. Elle aurait dû être plus qu'heureuse d'être ici, avec lui. C'était comme un rêve qui devient réalité. Combien de fois avait-elle rêvé de vivre à Bluebell avec lui ? Un bon nombre. Et une partie d'elle était heureuse, mais l'autre ne pouvait s'empêcher de penser à ses parents et à sa soeur. Cela aurait dû être eux, assise avec elle dans la voiture, pour son premier jour au lycée. « T'es sûr ? Parce que apparemment, j'ai pas ma place dans ma propre famille alors... ». Elle ravala quelques larmes. Elle essayait de se montrer forte, se concentrant sur le bon côté des choses, il n'empêche que la situation lui était douloureuse. Dans le but de la rendre normal, de lui faire prendre de nouveau le bon chemin, ses très chers parents avaient décidé de l'envoyer à l'autre bout du pays. Oui, elle avait toujours rêvé de venir vivre ici, mais pas parce que ses parents ne pouvaient plus la regarder dans les yeux, la supporter, ou même l'aimer. Simplement parce qu'elle avait refusé d'admettre que son amour pour les filles n'était qu'une phase. Son oncle lui prit alors tendrement la main. « Écoutes-moi bien Ricky, tes parents sont des idiots. Ils ont préféré t'éloigner d'eux plutôt que de chercher à te comprendre. C'est leur problème, mais moi je laisserais personne ici te faire du mal comme ils t'en font, c'est clair gamine ? Alors oui, je suis sûr. ». Son oncle Marvin avait toujours été un modèle et un héros pour elle. Pas seulement parce qu'il avait servi dans l'armée lorsqu'il était jeune, mais surtout parce qu'il ne la jugeait jamais et était le seul à vraiment la comprendre. Ils partageaient ensemble cet amour pour le sud et sa campagne, cet amour pour la nature et les animaux, cet amour pour la simplicité d'une vie loin du chaos de la ville. Ces parents voyaient dans cet éloignement une punission, un moyen de la faire rentrer dans ce moule qu'ils s'imaginaient, ils étaient loin d'imaginer que pour elle, cela ne ressemblait pas du tout à ça. Malgré ses doutes et sa douleur. « Tu sais que sans moi, ils arrêteront de venir pendant les vacances d'été ? Si je n'avais pas été là, ils auraient arrêté depuis longtemps. Depuis la mort de grand-père et grand-mère à vrai dire. Ils détestent venir ici, surtout Jennie. ». De ça, elle était certaine, ses parents et sa soeur n'étaient pas près de remettre les pieds ici. Et finalement, c'était bien cette idée qu'elle ne les reverrait jamais qui lui faisait autant de mal. Parce que même si elle les détestait de ne pas l'accepter telle qu'elle était, elle les aimait quand même, elle se sentait donc abandonnée et ça, c'est douloureux. « Je sais Ricky. Je vais pas te mentir, tes parents ne veulent plus rien avoir à faire avec toi. Et après on dit que c'est les gens du sud qui sont homophobes et racistes. Mais ça ne veut pas dire que tu n'as plus de famille. Tu m'as moi, parce que je m'en fous si t'as envie d'embrasser des filles, je te comprends, qui n'en aurait pas envie. Et tu te feras une nouvelle famille ici. Tes parents ne te méritaient pas Ricky, ils ne voient pas à quel point tu es formidable. ». Les paroles de son oncle lui firent monter les larmes aux yeux, alors elle se pencha pour le serrer dans ses bras. Elle n'avait aucune idée d'où elle serait s'il n'était pas là pour elle. Il la serra fort contre elle, lui caressant doucement les cheveux. Il n'avait jamais eu de femme, n'avait donc jamais eu d'enfant, elle n'avait plus de parents, alors finalement, ces deux-là allaient vraiment bien ensemble. Il la prit par les épaules pour l'éloigner un peu de lui et essuya ses larmes. « Cesses de pleurer maintenant et vas. ». Elle lui déposa un baiser sur la joue avant de sortir de la voiture. Elle resta quelques instants à le regarder partir. Et il n'avait pas eu tort, tout c'était bien passé pour elle. Tous les jours n'avaient pas été merveilleux, mais à Bluebell, Alabama, elle avait réussi à trouver sa place, à se faire petit à petit des amis, qui devinrent sa famille.
Take your reasons but you'll think of me.
I fell in love with her and she fell in love with me. It shoul'd have been simple, but it wasn't, so she left me, because she couldn't cheat on him. That was what she said, but a couple of years later, she cheated on him with some guy and it wasn't a big deal this time. Truth was she wasn't ready to be in love with me. So i left, it was easier. But she'll think of me.
« Je ne peux plus être ton amie Ricky. ». Elle avait l'impression que cela ne sortait de nulle part, tant cette déclaration lui semblait irréelle. Elle posa alors les yeux sur celle qui avait été son amie depuis son arrivée en Alabama au début de l'année scolaire. Cette grande demoiselle aux traits fins qui était en dernière année et qui n'avait tout de même eu aucun problème à devenir son amie. Sa meilleure amie. Mais, malgré son déni, elle savait très bien pourquoi d'un seul coup, il y avait ce changement de comportement chez sa camarade. « Dis pas n'importe quoi, s'il te plait. Tu partiras pour la fac à la fin de l'année, ne gâche pas les quelques mois qu'il nous reste. ». Elle ne la laisserait pas partir sans d'abord se battre pour qu'elle change d'avis. Dans quelques mois, elles seraient à plusieurs centaines de kilomètres l'une de l'autre et rien ne serait plus jamais pareil. Elle ne pouvait pas la laisser tout gâcher maintenant. Mais dans le regard de la jeune femme, elle pouvait lire cette détresse mélangée à de la tristesse. Ricky essaya de lui prendre la main mais, elle se déroba. « Tu ne comprends pas, je ne peux pas. ». Erica-Jane déglutit difficilement et prit son temps pour répondre. Elle savait que si elle parlait aussitôt, sa voix serait tremblante, trahissant ainsi ses sentiments profonds. Jamais elle n'avait imaginé pouvoir tomber amoureuse d'elle, jamais elle n'aurait imaginé ne serait-ce qu'être amie avec elle. Pourtant c'était arrivé. Elle était tombée amoureuse de cette fille riche du sud, cette fille pour qui les apparences comptaient plus que tout, pour qui le moindre événement organisé en ville avait énormément d'importance, cette fille autoritaire que tout le monde écoutait sans sourciller. Celle là même qui était destinée à épouser un homme de bonne famille, à jouer les femmes, puis les mères, au foyer parfaites. Tout ce qu'elle-même n'était pas en soit. Son parfait opposé, le genre de fille qui n'acceptera jamais son attirance pour une autre femme. « C'est à cause de lui? ». Lui, le fameux garçon de bonne famille, avec qui la jeune femme face à elle était en couple. Pourtant, elle n'avait pas eu de mal à l'oublier la dernière fois qu'elles s'étaient vue, s'embrassant dans sa chambre, sans honte. Son coeur battait trop vite et il lui faisait mal. Elle l'entendait presque lui servir son excuse, sachant qu'elle ne lui donnerait jamais la véritable. « Je ne peux pas lui faire ça. Tu comprends, je ne peux pas le tromper. ». C'était loupé pourtant, parce que c'était déjà fait. Si elle arrivait à occulter la nuit qu'elles avaient passée, dans l'esprit de Erica-Anne, c'était encore très vif et très clair. Elle se passa une main sur la nuque, la massant légèrement. « Alors quittes-le. ». Après tout, si c'était le problème, la solution était toute trouvée non ? Elle n'avait pas nié ressentir quelque chose pour elle, elle avait juste confessé ne pas pouvoir le tromper, alors pour Ricky, la réponse était simple, elle n'avait qu'à le quitter. Elle ne demandait pas de vivre leur relation au grand jour, juste de la vivre et de ne pas y mettre fin pour les mauvaises réponses. « Je ne peux pas Ricky. Tout le monde nous voit déjà marié. Nos parents font déjà des projets pour notre futur. Je ne peux pas le quitter... Tu dois comprendre, pour moi c'est pas aussi facile que pour toi, je ne peux pas être qui je veux. ». Elle se mordit l'intérieur des joues pour s'interdire de pleurer. Il en était hors de question, même si elle en mourrait d'envie. On lui avait toujours répété que cette jolie demoiselle était destinée à épouser son petit ami, mais elle avait toujours refusé d'y croire, jusqu'à ce moment. Et d'aussi fort aurait-elle voulu la détester, elle n'y arrivait pas, parce qu'elle savait qu'elle ne serait pas la plus malheureuse des deux. « Alors je te souhaite d'être heureuse avec lui. Mais tu as raison, on ne peut plus être amie. ». Parce que cela aurait été bien trop difficile de la voir chaque jour sans être capable de lui montrer son affection, de rester loin d'elle. De l'oublier. Alors sur ces quelques mots, Ricky tourna les talons et s'éloigna d'elle. Elle devait retenir ses larmes encore quelques heures, mais à l’abri dans sa chambre, ce soir elle pleurerait.
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« Ricky, c'est à toi dans deux minutes. ». Le cœur de la jeune femme fit un bond dans sa poitrine. Elle déposa rapidement les deux bières devant ses derniers clients, les mains tremblantes. Elle n'était pas certaines d'être prête pour ça. Bien sûr que c'était un rêve pour elle, mais cela n'en restait pas moins la première fois et elle avait peur de ne pas être à la hauteur. Malgré toutes ses années de répétitions, les encouragements de son oncle et son aide précieuse, elle avait peur que le public présent déteste sa prestation. Parce que après tout, l'avis de son oncle était loin d'être objectif, d'autant plus qu'il était plus un père pour elle qu'un oncle. D'ailleurs il était présent ce soir et lorsqu'elle se dirigea près de la scène et qu'elle prit sa guitare, il s'approcha d'elle. « Tu vas tout déchirer gamine! ». Elle n'avait plus rien d'une gamine, mais lui, il continuait de l’appeler comme ça et cela ne la dérangeait même pas. Avec les années, elle avait fini par se dire que ce signe d'affection représentait plus que n'importe quoi pour elle. Le jour où elle devrait perdre son oncle Marvin, elle serait anéantie, elle le savait. Elle lui offrit un large sourire, malgré le trac et la peur. « Si seulement tu étais objectif. ». Elle savait qu'il voulait la motiver et la réconforter, mais il faudrait plus que quelques mots pour la convaincre qu'elle avait vraiment du talent. D'accord, elle chantait bien, elle avait chanté une ou deux fois pour des anniversaires, mais chaque fois, elle avait reprit des chansons connues. Là, c'était une toute autre histoire. Ce soir, lorsqu'elle monterait sur scène, ce serait ses propres chansons qu'elle chanterait. Celles qu'elle avait écrite au fil des années de sa vie. « Je t'ai entendue cet après-midi Ricky, ils vont t'adorer, fais-moi confiance. ». Elle adressa un léger signe de tête à son patron. Cela la rassurait un peu pour être honnête, il n'avait aucune raison de lui donner de faux espoirs, après tout, c'était aussi l'image de son bar qui était en jeu si elle était mauvaise. Elle ferma les yeux un instant. Elle aurait aimé que ses parents soient là, ou au moins sa soeur. Mais cela faisait bien longtemps maintenant qu'elle n'avait plus de nouvelle d'eux. Elle prétendait toujours que ce n'était pas grave, mais dans des moments comme ceux-là, ils lui manquaient. Qui ne rêve pas d'un mot encourageant venant de son père ou de sa mère ? Lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, son oncle posa ses mains sur ses épaules. « Écoutes-moi bien Ricky. Ce soir, c'est ton soir. Tu vas chanter avec tes tripes et tu ne vas pas les laisser te voler ça ! Tu m'entends bien ? Je sais que tu penses à eux, je te l'interdis. Après, tu pourras penser à eux autant que tu veux, mais pas tant que tu seras sur cette scène. C'est eux qui regretteront un jour d'avoir manqué le début de ta célébrité. ». Comment on pouvait détester un homme comme lui ? Elle n'en avait absolument aucune idée. Et même si elle continuait de l'appeler oncle Marvin, son coeur criait Papa. Elle essuya quelques larmes qui étaient coulées le long de ses joues. « Bravo, tu me fais pleurer avant que je monte sur scène, c'est pas malin. ». Il leva les yeux au ciel avant de se mettre à rire et de s'éloigner. Elle prit le temps de prendre une grande inspiration avant de monter sur scène, sa guitare à la main. Elle régla maladroitement le micro en regardant le public. « Cette chanson est pour mon oncle Marvin. ». Bien sûr qu'elle dédiait sa première chanson à son oncle, il était toute sa vie. Elle commença à jouer, puis elle se mit à chanter. Le public tomba rapidement sous le charme de la voix de cette grande blonde un peu timide, rebelle, mais sensible quand on prenait le temps d'écouter ses paroles. Ce soir-là, à défaut de reconquérir le coeur de ses parents, Erica-Anna conquit le coeur des habitants de Bluebell. Et elle était dans un coin du bar, elle l'avait vue.
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« Alors, c'est vrai hein ? J'en reviens pas! ». Ricky se tenait devant celle qu'elle avait aimé un jour. La seule. Celle qu'elle aimait toujours, secrètement. Elle avait entendu les rumeurs, mais elle n'avait pas voulu y croire. Tout le monde parlait de son mariage, alors elle avait pensé que la rumeur n'était qu'un malentendu. Mais non, elle s'était trompée, la rumeur était vraie. « C'est pas ce que tu crois Ricky... C'est... C'est différent. ». L'incapacité de la jeune femme à se défendre en disait bien assez pour Erica-Anne. Elle la regardait, mais c'était à peine si elle pouvait la voir. Cette révélation, c'était comme recevoir un coup de poing en pleine figure pour elle. Elle, qui avait essayé de se convaincre que son ancienne amie était amoureuse de l'homme qu'elle allait épouser, qu'il pourrait la rendre vraiment heureuse. Mais elle s'était trompée, sinon comment expliquer ce que la jeune femme avait fait, alors qu'elle lui avait certifié plusieurs années auparavant qu'elle ne pouvait pas le tromper. Mais bien sûr, là c'était différent, parce que c'était avec un homme. « Tu l'aimes? ». Elle avait besoin de le savoir, même si cela devait lui faire du mal. Si elle partait maintenant, sans réponse de la part de la jeune femme, elle n'arriverait jamais à l'oublier vraiment. Pas qu'elle s'en sentait capable de toutes façons, mais savoir qu'elle en aimait vraiment un autre, cela pourrait peut-être aider. Elle la regarda jouer nerveusement avec sa bague de fiançailles. « J'en sais rien Ricky. Je crois que je pourrais l'aimer oui. Mais je vais me marier, j'ai mis fin à cette aventure. ». La blonde était partagée entre l'envie de lui dire de ne surtout pas se marier, de rejoindre cette autre homme qu'elle pensait pouvoir aimer et l'envie de l'embrasser, ici, sans réfléchir, juste dans l'espoir qu'elle se rende compte qu'en réalité, elle était toujours amoureuse d'elle. Mais aucune des deux solutions n'étaient envisageables. Elle ne pousserait pas la femme qu'elle aimait dans les bras d'un autre et elle ne l'embrasserait pas, ayant trop peur de sa réaction. Alors, elle se contenta de garder le silence, incapable de trouver quoi dire. Elle ne pleurait pas, elle s'était promise depuis longtemps de ne plus pleurer pour elle, mais son coeur souffrait quand même. « Je suis désolée Ricky... ». Le plus douloureux, c'était qu'elle était sincère, la blonde pouvait le lire dans ses yeux. Elle était vraiment désolée et cela lui faisait vraiment mal de briser ainsi le coeur de Ricky. Elle donnait à la chanteuse, l'impression d'un oiseau, piéger dans une cage, qui ne demande qu'à voler, mais qui n'en est pas capable. Mais elle seule pouvait se libérer, Ricky ne pouvait absolument rien pour elle. Elle se passa une main dans les cheveux avant de soupire. « Je pars en tournée. On va faire le tour de l'Alabama et peut-être du Tennessee aussi. J'espère qu'ils te rendront heureuse. ». Elle l'avait dit, même si elle était sûre qu'ils en étaient incapables. Pas qu'ils n'y mettraient pas du leur, seulement qu'ils n'étaient pas ce dont elle avait besoin. Elle le savait, son ancienne amie aussi le savait, mais elle s'entêtait à vivre dans le déni. C'était son problème, Ricky elle, avait cessée de se battre, c'était trop épuisant. Pourtant, jamais elle n'avait pu l'oublier, ou cesser de l'aimer, d'aussi fort qu'elle l'avait voulu. Ce n'était pas pour rien que beaucoup de ses chansons parlaient d'un coeur brisé ou d'une relation impossible. Entre ses parents et elle elle avait matière à écrire, il fallait l'avouer. Et puis il y avait des chansons plus joyeuses, qui venait refléter sa vie auprès de son oncle, son héros. Elle tourna les talons et s'éloigna de la jeune femme. S'éloigner, sans se retourner.
After all my running i'm finally coming home.
I never really liked to be on the road. I love country music, I love singing, but I'm not made to go on tour. I'm made to be home, with people who matters. Too sad that I figured this out too late. He was gone, she was married and like it wasn't enough, suddently, my sister was here.
« Toutes mes condoléances Erica-Anne. ». Combien étaient-ils à être venu lui présenter leurs condoléances ? Elle n'en avait aucune idée, toute la ville sûrement. Son oncle Marvin avait toujours été aimé par les gens de Bluebell. Parce qu'il faisait partit de ces personnes à qui vous pouvez demander n'importe quoi, il se fera un plaisir de vous rendre service. Comme élever la fille indigne de son frère par exemple. Et Dieu qu'il avait fait un bon boulot avec elle, ça oui. Elle regardait tous ces gens défiler et tout ce à quoi elle pouvait penser, c'est qu'elle n'avait pas été là pour lui à la fin. Il ne lui avait jamais dit qu'il était malade, mais elle aurait dû le deviner et rentrer plus tôt. Elle qui avait détesté faire cette tournée, le détestait encore plus maintenant. Maintenant qu'elle venait d'enterrer le seul membre de sa famille qui lui restait. Du moins, dans ceux qui l'aimait encore. Et on avait beau lui assurer qu'elle n'avait rien à se reprocher, qu'il était tellement fier d'elle qu'il en était heureux, elle n'arrivait pas à s'en convaincre. Deux ans passés loin de la maison et voilà ce qui arrive. Seul le ranch n'avait pas changé, il était toujours le même, avec son bétail de bovin et ses cheveux, sans oublier son potager. C'était à elle que reviendrait le devoir de s'en occuper maintenant. Elle le ferait, pour lui et chanterait au Rammer Jammer le soir, en son honneur. Elle retenait ses larmes, parce qu'elle ne voulait pas pleurer devant tous ces gens. Elle voulait être forte, pour montrer aux habitants de Bluebell que leur chanteuse n'était pas aussi faible que le prétendait les médias, qu'elle n'avait pas fait une dépression nerveuse, que non, elle n'était pas une droguée. Le reste du monde, elle s'en fichait, mais ce que les habitants de Bluebell pensaient, ça comptait, parce qu'ils l'avaient vu devenir la femme qu'elle était aujourd'hui, mais surtout, elle voulait qu'ils se rappellent de son oncle Marvin comme de l'homme qui a réussi à bien élever un enfant qui n'était même pas le sien. « Ricky, tu devrais peut-être aller t'asseoir un peu. ». Il s'agissait de Madame Harper, la femme qui lui avait tout apprit de la cuisine. La femme qui l'avait nourrie pendant des années au passage. Elle se contenta d'un signe négatif de la tête. Si elle s'asseyait, elle craquerait, elle en était certaine. « Ne sois pas trop dure avec toi, Marvin était tellement fier de toi tu sais. Il t'en aurait voulu si tu n'avais pas fait cette tournée, tu le sais pas vrai? Ce n'est pas pour rien s'il ne t'a jamais rien dit sur son état de santé. ». Elle savait qu'elle avait raison, mais le savoir ne l'aidait pas à l'accepter pour autant, parce qu'elle aurait tellement voulu être là pour lui. Peut-être que cela aurait changé quelque chose, peut-être qu'il aurait eu plus de force pour se battre et qu'il serait peut-être toujours là aujourd'hui. D'accord, c'était très utopiste, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. C'était comme la fois où elle avait continué à croire longtemps que ses parents viendraient la voir. Parce que s'accrocher à quelque chose, c'est toujours mieux que de laisser complètement tomber. Madame Harper la serra dans ses bras, mais Ricky eu bien du mal à vraiment réagir. Elle ne savait plus où elle en était et ce qu'elle allait devenir maintenant qu'elle avait perdu son oncle Marvin. Mais elle s'accrocherait, comme il le lui avait toujours appris. C'est pour ça qu'elle resta debout tout le temps où il y eu des gens chez elle. Elle ne pleurerait pas.
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« Ricky! ». Elle avait entendu l'inquiétude dans la voix de la jeune femme, mais son taux d'alcoolémie était bien trop important pour qu'elle s'en soucie. Elle avait passé sa soirée à boire, boire pour oublier. Oublier que toutes les personnes qu'elle a un jour aimé, l'ont soit rejeté, soit sont mort, soit n'ont jamais eu le courage d'avouer qu'ils l'aimaient en retour. Et c'était particulièrement vrai pour celle qui était en train de la soutenir, la conduisant vers la sortie du bar. Ricky ne se débattit pas, il y avait longtemps qu'elle n'en avait plus la force. Ainsi, elle se laissa conduire jusque chez elle, par la seule personne qu'elle aurait voulu éviter dans l'état où elle était. C'est comme ça, sans vraiment se souvenir comment, qu'elle se retrouva allongée dans son lit, observée par le regard triste et désapprobateur de celle qui fut un jour son amie et son amante. « Marvin serait sûrement ravi de voir ce que tu t'infliges Ricky. ». Elle avait raison, mais Erica-Anne n'avait aucune envie de recevoir une leçon de morale, surtout pas par elle. Elle se redressa un peu, grimaçant alors que ses muscles lui faisaient mal de ci de là. « Et il adorerait savoir que tu m'as brisé le coeur ! Oh et que tu as trompé ton mari. Peut être que tu le trompes toujours d'ailleurs! ». En temps normal, la jeune femme n'aurait pas été aussi cruelle, ce n'était pas son genre. Pas quand il s'agissait d'elle. Mais l'alcool l'aidait à enfin dire ce qu'elle avait sur le coeur depuis longtemps. Bon sang, elle aimait cette femme, mais elle lui en voulait tellement d'avoir piétiné son coeur comme elle l'avait fait. L'absence de réponse de la jeune femme face à elle en disait long. « Repose-toi, ça ira mieux demain. Je sais que c'est difficile pour toi de l'avoir perdu, mais il va falloir que tu te reprennes, je vais t'aider. ». Cette fois s'en était trop pour Ricky qui se leva, titubant un peu, aussitôt imité par elle qui avait eu peur qu'elle ne tombe et se fasse mal. Ricky se passa une main dans les cheveux, comme si ça l'aiderait à se tenir mieux, ce qui n'était absolument pas le cas. « Je veux pas de ton aide ! J'en veux pas t'entends ! Il était tout ce que j'avais ! Mes parents m'ont envoyé loin d'eux parce qu'ils avaient trop honte d'avoir une fille lesbienne ! Toi, t'as jamais été capable d'admettre que tu m'aimais et que les hommes de ta vie te rendent plus misérable qu'autre chose ! Y avais que lui qui m'aimait vraiment ! Je veux pas de ton aide, dégages! ». Elle avait les larmes aux yeux, ressasser sans cesse le passé l'avait enfin fait craquer. Et avant même qu'elle ne s'en rende compte, elle était en train de pleurer dans les bras d'une des personnes qui lui avait fait le plus de mal. Elle se laissa alors bercer par la jeune femme, se calmer au grès de ses shh, avant de se laisser tomber sur le lit, épuisée. Elle n'eut pas le courage d'ouvrir les yeux, mais elle sentit des lèvres se poser sur sa joue. « Et pourtant je t'aimais, si tu savais... Je t'aime encore Ricky. Je suis désolée de t'avoir fait autant de mal... Mais tu dois arrêter de te détruire comme ça. Marvin n'aimerait pas ça. Je n'aime pas ça. ». Elle avait entendu et imprégné chacun des mots qu'elle lui avait dit, mais elle ne trouva jamais la force d'ouvrir les yeux et de lui répondre. Si bien, qu'au petit matin, lorsqu'elle se réveilla seule chez elle, elle n'était plus sûre de savoir si cela avait été réel, ou si elle avait rêvé.
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« Qu'est-ce que tu fiches ici? ». Quelle n'avait pas été sa surprise quand elle avait vu, en rentrant au ranch, Jenna-Lynn attendre devant la bâtisse principale. Elle n'avait pas vu sa soeur depuis près de dix ans, mais c'est le genre de personne que vous reconnaissez, même après tout ce temps. Parce qu'ils vous ont hanté longtemps, parce que vous n'avez jamais cessé d'imaginer ce qu'ils étaient devenus maintenant. Elle avait si souvent rêvé du jour où elle reverrait enfin sa soeur. Elle avait pensé qu'elle serait heureuse, qu'elle la serrerait dans ses bras et qu'elle lui pardonnerait tout. Elle s'était trompée, elle ne ressentait que colère et ressentiment. « Bonjour, contente de te voir aussi Erica-Anne. ». Tout chez sa soeur lui donnait envie de vomir. Son air supérieur, son nez retroussé, ses chaussures trop chères, son pantalon trop propre... Elle n'avait envie que d'une chose, de la gifler, de lui infliger un peu de la souffrance qu'elle avait elle-même ressentie pendant toutes ses années. Le seul problème de Ricky, c'était qu'elle était bien trop gentille pour ça et qu'elle garderait tout à l'intérieur. « [colors=indianred]Qu'est-ce que tu fous ici?[/color] ». Elle n'avait pas envie de passer par les trucs d'usage. Jenna-Lynn n'avait pas mis les pieds à Bluebell depuis des années, alors elle voulait absolument savoir pourquoi elle débarquait soudainement. Elle s'en fichait de savoir ce que sa soeur avait fait de sa vie depuis, ce qu'elle voulait, c'était savoir ce qu'elle fichait ici. « Je suis venue voir le ranch, histoire d'estimer un peu sa valeur. Oncle Marvin m'en a légué la moitié, donc je viens pour qu'on arrange la vente. ». Le sang de Ricky ne fit qu'un tour. Vendre le ranch ? Mais sa soeur était complètement tombée sur la tête. Et pourquoi Marvin lui avait laissé la moitié du ranch d'abord ? Non, ça elle avait son idée sur la question, pas qu'elle n'approuvait pour autant. « Il est hors de question de vendre le ranch! ». Elle était froide, dure mais elle s'en fichait. Jamais elle ne vendrait le ranch, jamais. Et elle n'achèterait pas non plus la part de sa soeur. Marvin avait ses raisons pour faire ce lègue, elle les respectait. Elle le connaissait assez bien pour savoir qu'il avait une idée derrière la tête lorsqu'il avait pris cette décision. Elle détestait cette idée, mais elle refusait d'aller contre le souhait de l'homme qui l'avait élevé. « Qu'est-ce que tu veux que je fasse de la moitié d'un ranch ? Et je pourrais utiliser ma part de l'argent pour agrandir mon cabinet vétérinaire à Detroit! ». Ainsi donc sa soeur était devenue vétérinaire. Elle s'en fichait. Royalement. Elle aurait pu être stip-teaseuse ou prostituée que cela aurait été la même chose. « Malheureusement pour, toi, pour vendre le ranch, il te faut mon accord et je ne te le donne pas. Tu n'en as sûrement rien à foutre, mais ce ranch, c'est ma maison ! Tu peux retourner à Detroit et me foutre la paix maintenant! ». Et sans chercher une quelconque réaction de la part de sa soeur, elle tourna les talons, récupéra le sceau de céréales qu'elle avait en arrivant et partit en direction de l'étable. Elle ne laisserait personne lui prendre sa maison, ça c'était certain, surtout pas une personne comme Jenna-Lynn.
Dernière édition par T. Erica-Anne Carpenter le Mer 30 Jan - 19:25, édité 11 fois