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| Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square | |
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Declan K. Campbell home sweet home. welcome to bluebell!▲ CÉLÉBRITÉ : Jensen Ackles ▲ MESSAGES : 7 ▲ CRÉDIT : sydney
| Sujet: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 14:58 | |
| DECLAN KEENAN CAMPBELL
“ You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me ” – Thompson Square NOM ◆ Campbell PRÉNOMS ◆ Declan Keenan ÂGE ◆ 32 ans DATE ET LIEU DE NAISSANCE ◆ 25 mars 1980 à Atlanta NATIONALITÉ ◆ Américaine ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ◆ Gérant du centre Arthur Ashes SITUATION AMOUREUSE ◆ Marié à Cathleen S. Campbell ORIENTATION SEXUELLE ◆ Hétéro GROUPE ◆ Beautiful Soul
| Quelques traits de caractères : Mystérieux, rêveur, attentionné, protecteur, sensible, manque de confiance en lui, imprudent, impulsif, agaçant, rusé, méfiant et buté. ◆ N’a toujours pas fait le deuil de son fils, Ruben ◆ N’envisage pas un instant sa vie sans Cathleen, Colleen & Auggie. ◆ A grandi dans la déchéance (mère soumise, sœur droguée & père violent) ◆ Gabrielle, son premier amour, est morte dans un accident de voiture ◆ Compositeur & guitariste à ses heures perdues ◆ Ses parents sont morts, tout comme sa sœur, qui a été exécuté par son dealer sous les yeux de Colleen, la nièce de Declan ◆ A un demi frère, Vangelis, leur relation est des plus tendue. Il est rare qu’ils s’adressent la parole ◆ Affilié à la famille Davidson (du coté de sa mère), famille fortuné de Bluebell. Ces derniers l’ont toujours considéré comme étant une honte pour leur famille ◆ Pratique le Kung-fu depuis 15 ans afin de canaliser ses accès de colères color=#c75c5f]◆[/color] Sa meilleure amie, Kate vient juste de débarquer et aucun de ses proches ne la connaissent. |
now you're just somebody that i used to know. Décembre 1992 Les cris s’élèvent dans la maison Campbell. Chaque jour, les mêmes choses. Chaque soir, la même rage vient me nouer l’estomac. La peur s’installe aussi parfois. Un jour, mon tour viendra-t-il ? J’entends les cris étouffés de ma mère à travers ces murs qui sont aussi fin que du papier à cigarette. Les cris cesseront-ils un jour ? Mon père n’est pas un homme bon. Ni même un père à vrai dire. Juste une pauvre brute qui n’a de cesse de faire souffrir sa « famille ». Il n’est pas ce père attentif, aimant ou attentionné. Jamais, il n’est apparu à l’un de mes entrainements de foot ou même qu’il ait assisté au spectacle de fin d’année à l’école. Ma mère y était. Elle était toujours là. Pour lui trouver des excuses encore. Mon père ne conçoit pas l’idée qu’on ne soit pas à SON service. Du fond de mon lit, je me recroqueville encore plus lorsqu’une fois de plus, je perçois une plainte de détresse de ma mère qui subit encore les assauts de mon père. Je ne suis qu’un enfant, un enfant qui grandit trop vite et qui réalise la cruauté dont l’être humain est capable. Je possède encore un peu cette innocence ou cet espoir en l’âme humaine ? Le lendemain, j’espère et tente de croire que tout sera différent lorsque je rentrerais à la maison. Toutefois, le cycle n’est pas rompu et c’est une nouvelle nuit perpétré par les incessant bruits et cris étouffés de ma mère que je tente de contenir ce nouveau sentiment qui naît en moi. Une rage et culpabilité qui m’étaient encore inconnu. Et pourtant, je n’en étais qu’au début de mon existence. Durant ces nuits, il m'arrivait bien souvent de me réfugier dans le lit de ma petite soeur, Erwenn, pour la rassurer.
Aout 2006 Nouvelle ville, nouvelle vie ? C’est en somme ce que je veux croire. Peut-on échapper à son passé ? Non. Il sera toujours là demain, peu importe les choix que nous décidons. Gabrielle était une page entière de mon existence. Elle m’a rendu meilleur à un certain niveau. Elle m’a appris à contrôler ma colère et ma rage. Celle que je vouais à mon père. S’il n’a jamais eu le cran de lever la main sur moi, il n’en était pas pareil pour ma mère. Et jamais, elle n’a eu le cran de le dénoncer, ni même de se rebeller. Elle subissait. C’est pourquoi, j’ai quitté la maison dès que l’occasion s’est présentée parce que si techniquement, je suis lié par le sang avec eux, je n’ai pas l’obligation de vouloir qu’ils fassent partie de la mienne. C’est ainsi que j’ai réglé mes relations avec eux. J’ai coupé les ponts. Gabrielle dans tout ça ? Elle m’a aidé à y voir plus clair. Elle m’a apprit à aimer à faire la différence entre croire aimer et aimer avec tout son cœur. Je l’aime profondément. Dans cet accident, je veux croire qu’elle a emporté un peu de moi. Quant à moi, je garde un peu d’elle. Je ne suis pas un mec meilleur qu’un autre. Je ne me distingue pas particulièrement. Certaines souffrances ne sont pas visibles et je sais que Gabrielle a souffert. Elle n’était pas encore prête à m’en parler, c’est tout. J’avais l’espoir qu’un jour elle aborde le sujet. Sauf que ça ne put avoir lieu, car on me l’a arraché trop vite. On m’a ôté le droit au bonheur. A la joie d’être avec elle. Le son de rire s’envole au loin à chaque seconde qui s’écoule. Son sourire s’évanouit de mes souvenirs alors que je le refuse mais que puis-je faire contre ça ? La souffrance est là, elle ne me quitte pas et pourtant, je dois continuer à vivre. Parce qu’elle était forte contrairement à moi. Elle a toujours été plus tenace et téméraire que je puis l’être. Vous me direz, je suis jeune, j’ai vingt-six ans et toute la vie devant moi. Mais vous n’avez pas idées de la souffrance lorsqu’on vous retire la seule personne qui comptait à vos yeux. C’est pas la perte d’une personne qui vous brise. C’est tout un monde qui s’écroule sous vos pieds. Parce que sans le réaliser, vous faites des projets, vous imaginez votre futur. Et le mien, à cette seconde, je ne le vois pas. C’est le néant. Les ténèbres. Alors je fais la seule chose qui me semble adéquate ou qui m’empêchera de céder, je me noie dans le travail. C’est ma seule et unique échappatoire. Peut-être finira-t-elle par me sauver avec le temps. Lui seul pourra me le dire.
Avril 2011 Appartement de Cathleen & Declan La vie n’est qu’un perpétuel recommencement. Un cycle qui se doit d’être achevé pour mieux recommencer. C’est ainsi que je concluais des évènements qui avait touché la ville, notre vie et celle de beaucoup d’autres, quelques semaines auparavant. Repenser une fois de plus à ses évènements, à ce que j’ai perdu et aurait pu perdre, me tue. Lorsqu’on nous annonce que l’on va être parent, on croit toucher au rêve à l’accomplissement d’une vie. Que la boucle est bouclée. On a tort. Car il suffit d’un millième de seconde pour que tout bascule et ce jour-là, vous réalisez seulement combien la vie est cruelle et qu’elle en a rien à foutre que telle ou telle personne soit vivante. Tout ce qui compte c’est que le cycle se perpétue. Dans l’histoire, j’ai perdu gros mais je me dis que si ce foutu BON DIEU me l’avait enlevé elle, alors je n’avais plus à rien foutre sur cette maudite planète. Car sans elle, rien ne vaut la peine. Ma vie ne vaut rien, si elle n’est pas à mon côté. Ça peut sembler niais sortit du contexte. Je n’ai pas idée si un jour, je la reverrais. Si notre couple ne finira pas par imploser mais entre nous, il y a des choses que je ne peux pas mettre de coté. Ma foi en elle et en notre couple. La confiance et cet amour sans borne que je lui porte. Parce qu’entre nous, ça n’avait rien du coup du foudre. Nous ne sommes pas de ces couples qui se déclarent au premier regard. L’amitié mène parfois aux confidences mais à l’amour ? Pas forcément et pourtant, c’était notre cas. Une tragédie comme nous la vivions, devait elle mettre fin à une relation de 4 ans ? Je ne crois pas. Et elle non plus. Son départ, après avoir lu ses raisons, je ne pouvais que les comprendre. Qu’avais-je fait à la mort de Gabrielle ? J’avais fui. C’était humain et naturel. Le besoin de se retrouver, de s’accrocher, de ne pas se retrouver devant des connaissances, c’était vital. Primordial même. Lui en voulais-je ? Non, car je pouvais comprendre ce besoin de fuir. Qu’est ce qui changeait alors ? Pourquoi après ce drame, je ne fuyais pas à mon tour ? Parce que fuir ne fait pas oublier. Fuir c’est éviter d’affronter les problèmes. Et tôt ou tard, je sais que Cathleen reviendra. Qu’elle me reviendra. Dans quel état ? Nous ne serons que deux âmes détruites en millions de morceaux mais elle sera là. C’est tout ce qui compte. Qu’elle soit vivante et si possible près de moi. Le reste, je crois qu’on pourra le surmonter tant qu’on sera ensemble. C’est avec cet espoir que durant mon temps libre, j’avais commencé les rénovations de l’appartement. Stupide surement. A vrai dire, il n’y avait certainement aucune chance qu’elle veuille un jour revivre ici. J’avais alors commencé par le mur noircie de notre chambre à coucher. Endroit le moins touché de l’appartement. Je procédais pièce après pièce. Heureusement qu’on me demandait pas de loyer vu l’état de l’appartement. Mes économies passaient dans les travaux. Le salon était mon refuge. Un vieux matelas, qui me servait à la fois de lit et de canapé à vrai dire. J’avais réussi à récupérer un vieille télé d’un de nos voisins. Avec la radio, c’était les seules distractions que je pouvais m’offrir dans l’appart. Mon écran géant étant partie en fumée comme bien d’autres chose ici. Me laissant tomber sur mon matelas, je pris la photo de Cathleen entre mes mains.
« J’aimerais juste entendre ta voix. Etre sure que tu vas… » Soupirais-je en secouant la tête. « Evidemment que tu vas mal, sinon tu serais rentrée depuis belle lurette ! » C’était débile. Je parlais à sa photo. Je passais mon temps à vérifier mon portable au cas où j’aurais loupé un de ses appels. « Elle finira par rentrer. » me convaincs-je finalement en me levant et fixant ce mur. « On s’aime… elle reviendra. C’est obligé… elle reviendra parce qu’elle m’aime, un point c’est tout. » Je me devais d’y croire, peu importe le vide que j’éprouvais depuis la perte de notre enfant. Depuis l’instant où j’ai appris son hospitalisation suite à l’incendie. On a perdu notre bébé, mais ça ne signait pas pour autant la fin de notre couple, on pouvait se reconstruire. Ici ou ailleurs, peu m’importait… tant qu’elle me revenait. Vivante.
Aout 2011
Ces derniers mois ont vu bon nombre de bouleversement dans mon existence. Cathleen était rentrée après quelques semaines d’exil. Les heures et les jours n’ont pas été simple à affronter, la mort de notre enfant, était toujours omniprésente dans notre esprit. Un sujet que nous n’abordions jamais pour la plupart du temps. Nous avions finalement retrouvé un nouvel appartement, tandis que je terminais de retaper celui qui fut le nôtre durant ses quatre dernières années. La routine se réinstalla et nous commençâmes tout juste à prendre nos marques. Il y avait eu la nouvelle autour de sa stérilité et du risque qu’elle encourrait dans l’expectative d’une nouvelle grossesse. Fonder une famille s’avérera compliqué pour nous mais pas impossible, right ? J’essayais de me focaliser là-dessus. A l’idée que cette famille, ça ne serait que nous deux ou alors qu’un jour, nous serions face à l’unique option que l’adoption représentait. Son retour était synonyme pour moi, de cesser ces non-dits, qu’on devait se livrer l’un à l’autre. L’annonce de ce problème de fécondité, je l’ai mal pris. Pour la simple et bonne raison qu’elle le savait avant même de quitter la ville. Mes colères, elle ne les a jamais connus. Peu de personnes m’ont vu en colère. Cette violence, je la combat au quotidien. Je l’empêche de me dominer mais c’est loin d’être aussi simple. C’est pourquoi je tenais à ce qu’on soit honnête l’un envers l’autre. C’était la base de tout, avec la communication et la confiance. Et pourtant, j’avais des cadavres dans mes placards. Erwenn, ma petite sœur. Un sujet dont je ne parlais pas. A vrai dire, tout ce qui touchait à mes parents, c’était comme un sujet tabou. Pourtant, j’aime ma sœur. J’ai été d’une patience infinie avec elle et ses problèmes. Pour résumer, c’était une junkie. Le genre de personne qu’on regarde du coin de l’œil lorsqu’on la croise dans la rue. Elle ne savait pas vivre sans ses doses. Entre nous, tout a fini par déraper. Je pense que c’était prévisible. Elle cherchait l’attention, alors que moi je tentais de trouver ma place dans une vie tranquille. Je ne cherchais pas les problèmes, ni même les créait. Mais lorsqu’elle débarquait chez moi, tremblant de tous ses membres car elle était en manque et qu’il lui fallait une dose à tout prix, je ne pouvais pas laisser la chose se poursuivre. C’était trop. Elle se tuait à petit feu. Ce que je n’avais pas prévu c’était qu’Erwenn débarque un jour chez nous alors que je travaillais. Elle avait déposé sa fille, Colleen. Une enfant surdouée de quatre ans et demie dont j’ignorais totalement l’existence. Pour cause, ça faisait déjà plus de six ans que je n’avais plus parlé à ma sœur. Peu de temps après la mort de Gabrielle pour être exact. Elle devait récupérer Colleen dans la journée. Une journée qui s’éternisait en semaines. Puis en mois. Erwenn n’avait pas changé selon moi. Une droguée qui avait une fille mais qui n’était vraisemblablement pas capable de l’assumer. Quant à Cath et moi, c’était difficile de ne pas nous attachre à cet ange aux boucles châtains qui était d’une innocence et douceur incroyable. Elle me rappelait Erwenn enfant. Et en même temps, elle était déjà si intelligente et débrouillarde que je me demandais dans qu’elle atmosphère, Colleen avait grandi. Et me vint à l’esprit que Colleen puisse ne pas être ma nièce. Connaissant ma sœur, je m’attendais à des folies incommensurables. Elle aurait tout aussi bien pu enlever une gamine pour récolter une rançon pour se payer ses doses ou utiliser Colleen comme monnaie d’échange pour ses doses. Tout était possible. Cependant le test ADN confirma l’hypothèse que Colleen était belle et bien ma nièce. Sa présence nous aida progressivement à passer le cap de la mort de Ruben. Et puis, il fallait être honnête comment ne pas s’attacher à elle ? C’était simplement impossible. Cette présence nous était bénéfique, en tout point. Je n’aurais jamais cru que je prendrais autant de plaisir à entendre un « Daddy, tu peux me lire une histoire ? ». Pourtant c’était le cas, tout comme les moments où la complicité nous liait devant les efforts culinaire désastreux de Cath. C’était dans ses instants là où je me sentais le mieux. J’avais une famille. Même si elle était bancale et ne ressemblerait jamais aux autre j’avais une famille. Les semaines s’écoulaient jusqu’à ce qu’une blondinette débarque à la maison. Je n’en connaissais pas des millions et encore plus lorsqu’elle ressemble à mon amie d’enfance. Je m’étais attendu à plein de chose. Quelle m’apporte un tas de bonnes nouvelles, toute fraiches du quartier où l’on a grandi. Sauf qu’à la place, c’était un sujet bien plus troublant. Voir même morbide qu’on évoquait. La mort de mes parents. Sujet hautement sensible. Le dégoût que j’éprouvais pour mon père, l’incompréhension pour ma mère. Une nouvelle colère de mon père qui cette fois avait sorti son fusil. Les secouristes n’avaient rien pu faire pour ma mère. En m’apprenant la nouvelle, ainsi que me parlant de l’éloge funèbre, je ne tiquais pas. Qu’on me croit sans cœur ou glacial, j’en ai rien à faire. Je connaissais mes parents et dans toutes mes hypothèses, il était juste inévitable que ça se termine autrement. Sauf que maman était une Davidson. J’appartenais à cette famille influente qui s’est construite à Bluebell, depuis plusieurs générations. Une famille qui jusque-là, n’a fait que me décevoir. Car lorsqu’on est enfant et qu’on a rien à manger le soir, à part un morceau de pain, il y a de quoi être désespéré. La famille de ma mère n’a jamais rien fait pour nous venir en aide et je commence à croire qu’ils sont bien trop imbus de leur personne pour simplement faire un don de générosité à qui que ce soit.
Octobre-Novembre 2011
La vie nous jouait encore un sale tour. J’encaissais les coups. Je m’agaçais de l’attitude d’Erwenn et je commençais à me convaincre qu’elle ne reviendrait jamais chercher Colleen. Notre vie semblait revenir à la quiétude habituelle mais en vérité, il ne fallut qu’une seule demi-journée pour que tout soit de nouveau chamboulé. La preuve en était la disparition soudaine de Colleen. Erwenn l’avait emmené à la sortie de l’école et depuis, elle était littéralement introuvable. Connaissant ma sœur et sa facilité à trouver des plans foireux, je ne doutais pas qu’elle devait se terrer dans un taudis à junkies. Sauf que ça n’était pas un endroit pour Colleen et ça me tuait à petit feu. Les journées devinrent interminables. Je sentais un fossé se creuser entre Cath’ et moi. Nous n’arrivions plus à parler. Je ne la blâmais pas. C’était de ma faute. J’aurais dû trouver le moyen d’empêcher Erwenn de reprendre Colleen. Cette enfant avait besoin d’un foyer équilibré et ça n’était surement pas ce que lui offrait Erwenn, malheureusement.
Lorsque je vis Cathleen débarquer un soir à la sortie du garage de la ville, je m’attendais à ce qu’ils se soient passé quelque chose de grave. A la place, elle m’apprit qu’elle avait cherché Colleen une bonne partie de la journée, écumant tous les squats avant qu’un ami de la police locale la raisonne et l’oblige à s’arrêter. Colleen était signalée comme une enfant disparue. J’avais tout fait. Les autorités étaient alertés et elle ne pourrait être loin, à moins qu’Erwenn ait rejoint le Mexique, le Canada ou un autre pays. Mais je ne croyais guerre en cette option. Seulement à la place, en cette soirée, les mots de Cath venaient de nouveau à résonner dans mon esprit. Elle était enceinte.
Nouvelle grossesse, qui impliquait cette fois des complications d’une envergure plus importante. Les médecins la conseillaient de mettre un terme à cette grossesse, quant à moi j’étais contre. Elle n’avait pas besoin de me dire qu’elle était enceinte, pour savoir que je serais contre cet avis. Cet enfant était certainement notre seule chance d’avoir un enfant un jour. De fonder cette famille qui nous tient tant à cœur. Une famille qui s’émiette depuis la disparition de Colleen. Et bien que ça me déplaise, et m’agace, j’en viens après un bon moment de réflexion à lui assurer que je serais là. Après tout c’était son corps. Je ne pouvais rien faire de plus. Elle connaissait mon avis et choisirait l’option qui lui semble la plus adéquate. Mettra-t-elle sa santé en péril pour ce bébé, cette famille que l’on désire tant ? A ce moment-là, elle était pourtant fermement décidée à avorter.
Dans la vie, il y a de ses moments incongrus. On cherche désespérément le bon moment pour faire sa demande. Moi, ce moment, je n’arrivais pas à deviner lorsqu’il le serait. Et je lui avais demandé de m’épouser. Tout simplement, sans grande déclaration. Enfin à mon avis, elle se souviendra toute sa vie de mes mots. De ma maladresse et de ma sincérité. Je ne lui demandais pas de m’épouser parce qu’elle portait mon enfant mais parce qu’après 4 ans de vie commune, il était largement temps qu’on en vienne à ce stade. Et je veux lui assurer qu’elle peut compter sur moi. Par tous les moyens.
Le mois de novembre était entamé lorsque, préparant le diner, j’observais ma fiancée qui se goinfrait se cornichons. Une remarque plus tard et elle m’adressait ce regard massacrant, qui me fit rire doucement alors que le téléphone sonnait. Répondant, je n’imaginais pas à cette seconde, que c’était l’appel que nous attendions depuis des semaines. Des semaines interminables à en perdre le sommeil. Elle était vivante. Et elle voulait qu’on vienne la chercher. Tout se déroula comme dans un film. Je n’avais pas idée de l’état dans lequel j’allais trouver Colleen et Cath avait catégoriquement refuser d’attendre à la maison.
Elle était vivante, effrayée, serrait son doudou dans ses bras, sa robe était taché de sang frais. Pas le sien non. Celui d’Erwenn. En arrivant sur place, je m’étais arrangé pour qu’elle évite de voir le corps inerte de sa mère. Moi-même en le voyant, j’avais du mal à contenir le flot d’émotions contradictoires qui m’envahissaient. Je l’avais alors sorti de cet appartement miteux, que déjà les flics, secouristes, scientifiques et assistante sociale débarquaient. S’en suivit un long moment éreintant. Les doutes de l’assistante sociale, l’incompétence des flics à retrouver celui qui avait littéralement abattu ma sœur, et les nuits où Colleen venait finalement rejoindre notre lit car elle enchainait les cauchemars. Elle était l’unique témoin du meurtre d’Erwebb. Ma sœur avait des dettes, je le savais. Ce qui signifiait que j’étais la prochaine cible de son tueur ou de son dealer. L’histoire commençait à se répéter. Car ça n’était pas la première fois que j’avais à faire à l’un d’entre eux. La dernière fois, un homme était mort. Et je ne pouvais pas mourir maintenant. Pas maintenant que Cath a besoin de moi et que Colleen réclame ma présence et ma protection. J’allais devoir jongler et les protéger car je doutais que les flics soient vraiment en mesure de le faire. Et puis, j’allais être papa. Enfin, si Cathleen parvenait à mener sa grossesse à terme et qu’ils s’en sortent tous les deux. Je le voulais, après tout ça on le méritait non ? Mais c’était sans compter sur l’arrivée soudaine d’un membre de la famille de Cathleen, sa sœur. Sœur dont elle n’a plus eu de nouvelles depuis des années. Bon ou mauvais présage, je l’ignorais encore, mais j’espérais que la présence de cette dernière ne compliquerait cette grossesse à haut risque.
Février 2012 Hôpital de Bluebell, La porte des urgences s’ouvrent dans un fracas. Le brancard des pompiers roulent avec délicatesse et précision alors que des médecins viennent immédiatement entourer le patient.
« Homme 25 ans, écrasé par une voiture. Saturation inférieure à 90, pouls filant. Réanimation sur place. Tension à 9 sur 5. La rate semble être gravement touché, au moins un poumon de perforés, des cotés brisées, suspicion d’hémorragie interne, nez fracturé… » débite le secouriste habitué à voir de nombreux cas où la mort s’en suit régulièrement.
« il a reprit connaissance quelques secondes dans l’ambulance. Son ami et sa fiancée nous suivaient. » « Intubez-le et qu’on l’emmène au bloc. » déclare le médecin sans même hésiter un instant. « Une idée de comment ça s’est produit ? » « Le cric sous la voiture a lâché- » « Un cric qui lâche, comme ça ? » « On en sait rien. Son ami l’avait déjà dégagé quand on est arrivé sur place. Les dégâts étaient déjà fait et il était inconscient. Les flics ont ouverts une enquête. » « Ils vont pas tarder à débarquer alors. » achève le médecin en poussant la porte qui menait à la zone réservé au staff médical. « En tout cas, bon boulot. » rajoute-t-il espérant simplement qu’une fois au bloc, tout se passerait bien.
Cinq heures plus tard
L’intervention avait été longue et fastidieuse. Les dommages étaient nombreux. Le chirurgien jeta sa blouse et son calot en sortant du bloc. Il avait fait de son mieux. Les cotes se consolideraient au fil du temps, il avait retiré la rate au jeune homme, réparé son poumon. Enfin il éprouvera toujours une gêne effroyable à son réveil. Il avait réussi à stopper l’hémorragie interne, ce n’était pas rien. Ce type saignait de partout. La fracture de son nez avait été réduite. Il en aurait bien pour plusieurs semaines de convalescence avant de pouvoir reprendre une quelconque activité professionnelle. C’était même miraculeux qu’il soit encore en vie. Restait maintenant à parler à la famille. Dans ce boulot c’était la partie la plus désagréable. Parfois, il était nécessaire de ne pas tout révéler. Or, cet homme leur avait fait deux arrêts cardiaques une fois en salle d’opération. Ce Khrystopoulos était bien son miraculé de la journée.
Passant la porte menant à la salle d’attente son regard balaie la pièce alors qu’il déclare, le dossier de son patient entre les mains : « La famille de Declan Campbell ? »
L’heure de vérité à vite fait d’approcher lorsque deux silhouettes viennent se planter devant lui, donc une femme enceinte. Cette vision a vite fait de le faire redescendre sur terre. Il allait devoir être délicat. Leur indiquant un coin tranquille du menton, il attendit que la jeune femme soit assise pour s’installer à son tour sur le bras d’un fauteuil.
« Votre ami a été sévèrement touché au cours de l’accident. Nous avons dû le plonger dans un coma artificiel, afin de pouvoir panser ses blessures au maximum. » commence-t-il en évitant le charabia médical. « Nous avons dû lui retirer la rate, il a de nombreuses cotes cassées et dans les jours à venir il aura de nombreuses difficultés à respirer en partie à cause d’un poumon perforé sous le choc de l’accident. » Enchaine-t-il en croisant le regard azuré de la jeune femme, qui lui fit froid dans le dos. « Il vivra. Il a besoin de temps pour récupérer. Il devrait se réveiller dans deux jours… Il a également quelques coupures et hématomes sur le visage, ainsi qu’une fracture du nez mais rien d’inquiétant. » Il omettait de parler des autres soucis rencontrés au cours du bloc. En partie parce que cette femme serait capable de l’égorger. Se pinçant les lèvres, il enchaina naturellement.
« Il est aux soins intensifs en ce moment même. Vous pouvez le voir mais pas trop longtemps. Il a besoin de repos… » leur suggère-t-il. « Une infirmière va vous accompagner pour le voir, d’ici quelques minutes… » explique-t-il posément avant de les regarder tour à tour. « Si vous avez la moindre question n’hésitez à me demander. » les informe-t-il avant de poser une sur l’épaule de la jeune femme. « Il est robuste. Essayez de ne pas être effrayée devant ses blessures… il ira bien. » les rassure-t-il une nouvelle fois, alors qu’on l’appelait à travers le haut-parleur de l’hôpital. « On m’appelle. Je dois y aller. Mais n’oubliez pas, si vous avez besoin, faites-moi appeler. » Le chirurgien termine à peine cette phrase qu’une jeune infirmière au visage apaisant, apparut près de lui, pour les mener jusqu’à la chambre d’un Declan que jamais l’on aurait pu imaginer si fragile. Une vision que ses proches ne risquaient pas d’oublier avant longtemps. A cet instant précis, ils ignoraient tout des circonstances et du responsable qui avait causé tant de dégâts. Sans parler des raisons qui avait poussé cet homme à commettre ce geste aussi cruel.
Mars 2012 Mairie de Bluebell,
Au cours des dernier mois, on avait pris des décisions importantes. La grossesse de Cathleen se déroulaient jusque-là, presque sans anicroches. Bien sur, je restais vigilant. Ce qui n’est pas sans agacé la future maman. Les inquiétudes sont constantes, inévitable. Toutefois, je prends sur moi pour la soutenir et l’aider à rester positive. La frustration se fait sentir au fil des mois et nous profitons de chaque instant tous les trois. La préparation du mariage nous a permis de nous changer les idées. Ainsi je dispensais mon temps entre ma petite famille et mon boulot au centre. A vrai dire, je n’avais pas le temps ou même la tête pour autre chose. Car chaque minute loin de Cathleen était une minute que qui je ne pourrais jamais récupérer. Sa grossesse compliqué menaçait à la fois notre couple et nos vies. Je n’avais aucune certitude qu’elle et notre bébé parviennent à survivre. J’essayais alors de me focaliser sur le reste. De chaque instant que je pouvais passer avec eux. Surtout de les amener au terme de cette grossesse, sans complications supplémentaire. Aujourd’hui, je m’attendais à rentrer tranquillement à l’appartement comme tous les soirs mais c’était sans compter sur les brusques changements d’humeurs voir décision que pouvait prendre ma fiancée. Généralement, il ne s’agissait que de décisions mineures. En me demandant de me rendre à la mairie, je ne m’attendais pas une seule seconde à les retrouver toutes les deux, à m’attendre. Et encore moins à ce qu’elle me demande de l’épouser, MAINTENANT !
C’était de la folie. C’était ce que me criait une petite voix dans ma tête. C’était également une sage décision, me rappela une autre voix. Je savais pertinemment ce qui l’avait poussé à agir sur un coup de tête. Du moins après un bon moment de réflexion. Après tout, je n’aurais même pas l’opportunité de participer à cette dégustation de gâteau. Mon estomac s’en plaignait déjà tandis que de l’autre coté, je pouvais sentir combien Cathleen tenait à officialiser notre union, avant la naissance. Ça lui était vital. Alors même si j’avais pris cette demande à la légère au premier abord, j’eus vite fait de réaliser que ça n’était pas une lubie, ni même une décision aussi impulsive que l’on pourrait le croire. Elle y avait réfléchie. Surement bien plus qu’elle ne me l’avouera jamais.
Entre la surprise de Cathleen à la mairie, mon obsession pour le gâteau qui me vaut un regard massacrant de ma fiancée et la logique sans faille de ma nièce, je finis par abdiquer. De toute façon, c’est pas comme si je finirais par avoir raison avec elles. Notre mariage ne ferait pas la une des journaux, ni même ne relaterait le nombre restreint d’invités. Cathleen avait voulu un grand mariage et pourtant, j’aurais pas pu me satisfaire d’une meilleure audience que les deux seules personnes présentes autour de moi à cette secondes. Mes remarques tombaient rarement dans l’oreille d’une sourde et la réaction de ma fiancée ne se fit pas attendre.
« Après tout le mal que tu t’es donné pour m’en faire la surprise, ça serait un vrai gâchis… » fis-je spontanément avant de rajouter, coulant un regard vers elle. « Mais quoi, le gâteau c’est le meilleur moment… enfin, après toi évidemment… » me rattrapais-je avec un pirouette alors qu’elle me fixait de ce regard qui voulait dire qu’elle me ferait payer ça, plus tard.
Malgré les évènements des mois précédent, j’étais heureux d’avoir Colleen près de moi. Personne qui ne me connait pas, ne se douterait du lien qui me lie à Colleen. J’aime prendre soin d’elle, j’aime la taquiner mais surtout j’ai besoin qu’elle sache que je l’aime profondément. Qu’elle aura toujours quelqu’un sur qui s’appuyer ou à qui demander de l’aide. La mort d’Erwenn l’a des plus secoué. Je l’entends encore pleurer la nuit de temps en temps mais elle détient une force insoupçonnée. Quand elle tombe, elle se relève immédiatement, c’est dans sa nature. Je ne sais pas quand, mais lorsque je la sentirais plus sereine je crois que je lui parlerais de l’éventualité de l’adoption. Qu’on devienne ses parents adoptifs. Ça ne changera rien au fait qu’Erwenn est sa mère. Je sais que Cath ne cherchera pas à remplacer Erwenn mais à donner de l’amour et la stabilité que Colleen mérite. A cette seconde, je réalisais amplement à quel point, nous devenions de plus en plus complices. La peur s’estompait de son regard, elle me faisait confiance. Elle ressemblait de plus en plus à ses enfants épanouis. Et pourtant personne ne se douterait ce qu’elle a pu traverser à l’automne précédent.
Mon bras glissant autour de la taille de ma fiancée, je lui tendis une dernière perche pour savoir si elle ne voulait pas faire demi tour. Avec les hormones, je ne pouvais jamais être sûr de rien. Elle était déterminée. Je pouvais le sentir au timbre de sa voix et à cette tendresse qu’elle dégageait. Le temps d’un rapide baiser, je sus qu’à cet instant personne ne pourrait m’enlever ce bonheur. Je l’avais cherchée et attendue. Il nous avait fallut du temps pour nous trouver et panser nos blessures respectives avant d’admettre que nos sentiments dépassaient largement le stade de l’amitié. Des sentiments plus profonds et plus puissants. Une confiance et une complicité qui nous avait révélé que le bonheur ne tenait qu’à peu de chose. Des moments uniques, des regards volés, des sourires en coin, une loyauté et une honnêteté qui se font de plus en plus rare.
L’entrainant devant l’office de la mairie, je le contredisais concernant le nom des Campbell. Je pourrais lui en dire long. Qu’il soit mieux que les Harrington, j’en n’avais pas la certitude. Pas avec le père que j’ai eu. Mais je suppose que dans toutes les familles, il y a un mouton noir. « Les hommes se retournent rarement sur le chemin de mères de famille, Declan. Tu es complètement fou. » Je levais les yeux au ciel. « N’importe quoi. » répliquais-je machinalement. « De toute façon, t’es une femme, tu peux pas comprendre le concept… mais un jour, j’te montrerais un exemple. Et tu verras le nombre de mec qui drague ouvertement les femmes mariés avec une poussette ou un landeau ! Le pire c’est que c’est pas forcément de mauvais type… » Je taisais aussi certains noms qui me passait par la tête. Payne m’avait avoué avoir eu une relation avec une mère de famille. Et Turner, une femme mariée… et puis quand je pensais à cette double vie, ça me rappelais inéluctablement l’histoire de mon père et l’existence de mon demi-frère.
Colleen avait contribué à cette surprise, c’était de l’évidence. Cath ne serait certainement pas allée au bout, si elle avait éprouvé une once d’hésitation. Colleen était un support moral infaillible. La petite fille ne se doutait pas de l’importance qu’elle pouvait avoir dans certaines de nos décisions, même les décisions secondaires. J’étais censé me marier dans l’heure qui venait et voilà que j’offrais l’opportunité parfaites pour que Cath me laisse en plan avec cette remarque complètement débile. Car oui, j’étais un mec pas trop stupide mais parfois, certaines paroles avaient tendances à m’échapper. D’où un manque total de délicatesse.
« HEY ! Tu sais ce qu'elle te dit celle qui se déplace comme une baleine ? » Je fronçais le nez alors qu’elle me mitraillait du regard. J’l’avais pas vraiment volée celle-là. Elle me posait vraiment la question ? « Que t’es folle de moi ? » suggérais-je avec un sourire éclatant, me rattrapant comme je pouvais. Si ce moment n’était pas aussi important pour elle comme pour moi, je savais qu’elle aurait très bien pu prendre la mouche à cette remarque et me laisser en plan au milieu de la mairie, juste pour m’agacer. Au lieu de ça, je l’écoutais répondre à Colleen que sans elle, elle ne serait certainement jamais aller au bout des préparatifs.
Apprendre la nouvelle autour de nous, ça n’allait pas être réellement une partie de plaisir. Parce que j’entendais certain déjà râler pour la soirée d’enterrement de vie de garçon. « Moi vivante, tu n'aurais jamais eu de stripteaseuses à ton enterrement de vie de garçon, tu le sais ? » Je ris doucement à cette remarque. Comme si elle l’aurait su. Enfin avec Payne dans le coin, elle aurait surement fini par l’apprendre d’une manière ou d’une autre, même si je n’étais pas prêt d’admettre que ça serait le cas. « Déjà, je pense que personne ne te l’aurais avoué. Les mecs tiennent à leur vie, tu sais… et puis, t’aurais pas été là quand les stripteaseuses auraient débarquées… » Autant dire que je me justifiais pour rien. Certes elle se serait surement doutée d’un coup foireux de la part de Payne. C’était bien son genre. Mais les stripteaseuses auraient été pour lui… uniquement. Croisant son regard, je vis son visage se fermer à ce bout de conversation. « Tu crois quand même pas que j’aurais été capable de te tromper à la veille de notre mariage ? Réparer ta voiture était la plus belle panne qui pouvait m’arriver. » soufflais-je alors en déposant un baiser au coin de ses lèvres. Car ça avait été la plus belle des rencontres à mes yeux. Même lorsqu’elle se méfiait de moi et m’incendiait d’ôter mes sales pattes de sa voiture. Une anecdote des plus amusantes mais pleine de rancœur envers les hommes. J’avais su à cette seconde que Cathleen n’était pas une femme comme une autre. Ce que j’ignorais c’était que six ans plus tard, nous serions sur le pas de la porte de la mairie, près à nous unir dans la plus stricte confidentialité.
Depuis l’arrivée de Colleen dans notre vie, beaucoup de choses avaient changé. Je n’étais plus exactement le même. Malgré ma dévotion à mon job, je parvenais à placer ma famille en priorité. Beaucoup de types me rigoleraient au nez, devant une telle attitude. Mais je n’avais plus personne. Le peu de famille qu’il me restait, étaient des membres que je ne connaissais pas réellement. Des personnes dont je ne pouvais avoir confiance. Cathleen et Colleen étaient les seules dont j’étais convaincu qu’elles ne me laisseraient jamais tomber. Parce que mon bonheur leur importait, autant que le leur m’importait. Colleen n’était pas notre fille mais je la considérais comme telle. Elle avait besoin de nous et nous avons besoin d’elle. Au-delà du lien du lien biologique qui nous unit, je sais que toute cette affection qu’elle nous porte est réelle et qu’elle en a plus besoin que n’importe qui, surtout à son âge.
Après quelques minutes, ma main glissant au creux des reins de ma fiancée nous pénétrâmes dans une petite salle d’attente, où l’on ne tarda pas à nous appeler. Les papiers en mains, je soutenais le coude de Cathleen pour l’aider à se relever. Sa fatigue était visible sur chaque trait de son corps. Si en temps normal, je l’aurais rappelé à l’ordre, à cette seconde je m’en abstins. Elle ne voulait surement pas m’entendre râler alors que nous prenions la décision la plus importante de nos existences. Je n’avais pas le droit de lui gâcher ce moment. Même si à mon regard, elle dût largement se douter ce qui pouvait me traverser l’esprit.
Vérifiant chaque document pour l’officialisation de notre union, nous passâmes par cette étape que j’avais toujours trouvé affreusement ridicule – phrase que j’avais du répéter un millions de fois à Cath lorsqu’elle me torturait à regarder ces films romantique avec elle – de répéter l’engagement que représentait le mariage. C’était si banal, si cliché. Certes c’était rappeler aux fiancés – ou leur foutre la trouille du diable – qu’un engagement comme le mariage n’était pas à prendre à la légère. Sauf que d’un coté, je trouvais ça ridicule et incroyablement démodé de faire répéter ce genre de propos. Le mariage reposait sur bien plus de valeurs que cette phrase.
A peine avais-je formulé cette phrase, que Cathleen s’y prêta, ses mains glissées entre les miennes, mon regard vissé au sien. Cet amusement se lisait sur tout son visage. Elle était radieuse, même fatiguée. A mes yeux, elle était toujours ravissante. Et elle continuerait de l’être longtemps. Parce qu’il y a des sensations, des sentiments sur lesquels on ne peut pas vraiment mettre de mots. A la question du maire, j’allais battre en retraite. J’avais absolument rien préparé. Parce que j’y avais pas pensé, mais surtout parce que ces derniers temps on avait plutôt été débordé. Sauf qu’elle me coupa l’herbe sous le pied. Au fil de ses mots, je savais ce qu’elle évoquait. Elle n’avait pas peur à cette seconde précise. Elle me promettait de toujours être là, peu importe ce qui lui arriverait et nous arriverait. Elle me faisait la promesse que jamais plus, je ne connaitrais la solitude. Il m’était difficile de cacher mon émotion, par ces quelques phrases elle me rappelait toutes les épreuves et les moments que nous avions traversés ensemble depuis notre rencontre. Et les moments les plus embarrassants, c’est avec elle que je les ais vécu. Je n’avais plus de secret pour elle depuis longtemps. Baissant mon regard l’espace de quelques secondes pour réunir mes pensées, je fixais nos doigts emmêlés alors que mon pouce caressait le dos de sa main en effectuant des petits cercles sur sa peau. Sous ma caresse, je pouvais sentir combien ce simple geste la déstabilisait. Je souris alors en relevant les yeux vers elle.
« T’as vraiment décidé de me torturer jusqu’au bout. » ironisais-je, avec ce sourire plein de promesse. « La première fois que tu m’as adressé la parole, j’ai cru que tu venais d’une autre planète… » Démarrais-je en me rappelant parfaitement la colère et la haine perceptible dans sa voix et son comportement envers les hommes. « Dès cette seconde, j’ai su que tu aurais un rôle dans ma vie. Evidemment j’me doutais pas que six ans plus tard, on serait ici… » M’arrêtais-je un instant. « Tu m’as ouvert les yeux. Je vivais dans ma souffrance, je me coupais du monde… t’as chamboulé toute mon existence, venant à détruire progressivement le mur que j’avais mis des années à construire afin de ne plus connaître ses profondes souffrances qui ont jalonnées ma vie. Ton caractère passionnée, franc, impulsif, curieux et cette répartie – qui a tendance à te faire défaut – c’est justement ce qui m’a attiré chez toi. Tu es résistante, tu ne te laisses pas marcher sur les pieds… mais surtout tu es généreuse et affectueuse avec les personnes qui comptent pour toi. Je n’ai pas à te dire que je vais te protéger, prendre soin de toi ou de toujours te soutenir. A mes yeux, tu représentes tellement plus que ce que le mariage a à nous offrir. Tu as ma vie, mon cœur et mon âme entre tes mains depuis six ans. Et même quand tu me rends dingue, je ne cesserais pas de revenir vers toi… parce que vivre sans toi, n’est pas une option. Tu m’as sauvé la vie… Ce à quoi je m’engage, c’est que chaque jour que je passerais à tes cotés, tu pourras compter sur mon soutien, ma présence, mon amour et je serais toujours là pour t’écouter… même si t’as besoin de me parler en plein milieu de la nuit. Je veux que tu puisses rêver à nouveau et accomplir ceux-ci envers et contre tout. Je te promets de t’offrir une famille. Unie. Ce dont on a tous les deux été privés. Tu sais à quel point ça me tient à cœur… Et par-dessus tout, je te fais la promesse solennelle de t’aimer – et uniquement toi – jusqu’à mon dernier souffle... Dire « je t’aime » fût une épreuve mais grâce à toi, aujourd’hui je ne peux plus m’empêcher de te le répéter… » Poursuivis-je, m’arrêtant un bref moment, sans la quitter des yeux. « Je t’aime, babe. Que ça soit aujourd’hui enceinte jusqu’au cou, ou dans 10 ans, rien ne pourras changer ce que j’éprouve pour toi. Tes regards me crient que tu m’aimes et tes sourires me rappellent chaque jour que je suis le type le plus veinard de la planète. » J’étais incapable de m’arrêter de lui sourire, comme si j’arrivais enfin à lui dire tout ce que j’avais sur le cœur. Elle savait déjà tout ça. Mais surtout, elle devait comprendre que notre relation représentait ce que j’avais de plus cher. « j’avais entendu cette phrase à la télé : « En ce jour, à ce moment, je m’offre à toi pour le reste de ma vie. Tu as toujours cru et moi et je crois en toi. Et quand on croit en quelqu’un, ce n’est pas pour une minute, ou juste sur le coup. C’est pour toujours. » » C’était peu dire. J’avais foi en elle. Elle dirait que je la mets sur un piédestal mais ça n’est pas ça. Je la vois telle qu’elle est. Capable d’affronter des situations effroyables en usant de son don pour les mots, tout comme elle était capable d’une compassion, d’affection et d’une douceur surprenante dès qu’elle réalisait qu’elle n’était plus menacée. Elle était jalouse… et possessive, mais j’avais toujours pris soin qu’elle ait bien conscience que je n’étais pas favorable non plus à l’idée de la partager avec un autre. Car même si je n’en avais pas l’air, la simple idée qu’un type ose la draguer, prenait un risque démentiel. Il ignorait totalement jusqu’où j’irais pour avoir simplement fait quelques compliments à celle que j’aime.
« Les alliances ? » lança le maire. Tandis que mon sourire s’élargissait et que je ne pouvais détourner mon regard de ma femme, il me fallut de nombreuses secondes pour sortir de cette bulle dans laquelle je l’avais attirée.
« Right, les alliances… » Répétais-je après une de mes légères absences alors que Colleen ouvrait l’écrin et nous le tendait, tandis que je lisais un véritable amusement sur le visage de Cathleen. L’anneau finement dessiné, signe de notre union, glissa le long de son annulaire. Une alliance sculpté toute en pureté et dont la ligne délicate donnait un cachet authentique au bijou. Un anneau simple mais qui témoignait d’un amour pur et authentique.
Ses doigts glissant entre les miens, je l’observais glisser à son tour l’anneau à mon doigt. On avait tout prévu pour ce jour et pourtant, il ne se passait absolument pas comme nous l’avions imaginé. Mais c’était notre moment. Personne ne pourrait nous le voler. Et surtout, ce mariage serait certainement l’anecdote qu’on se ferait un plaisir de raconter à nos proches. Parce qu’il était d’autant plus magique lorsqu’on vivait un tel moment avec la personne qui nous est destiné. Je n’écoutais déjà plus le maire qui récitait son discours – très certainement rasoir.
« vous pouvez- »
Sa voix était lointaine et mon regard rivée sur la nouvelle membre de la famille Campbell, je n’attendis pas une seconde de plus avant de me pencher vers elle et de m’emparer de ses lèvres comme si c’était la dernière nécessité sur terre. J’en avais besoin. Ne pas l’embrasser, ou être près d’elle sans pouvoir la toucher, c’était une torture. Je pouvais sentir les coups du bébé sous ma mais posée sur sa taille alors qu’elle répondait à mon baiser.
« J’attendais ce moment depuis des années, Mme Campbell ! » murmurais-je contre ses lèvres, un sourire bienheureux de cette fin de journée et de tout ce qui nous attendrait désormais. Car tout changeait désormais. Elle était ma femme et je m’assurerais qu’elle soit toujours à l’abri du besoin. Et en même temps, peu de choses changeraient car après des années de vie commune, notre quotidien ne serait pas réellement bousculé. Du moins, jusqu’à la naissance du bébé. Naissance pour laquelle, je priais que tout se passerais sous les meilleurs auspices.
Après signatures de quelques papiers administratifs, le maire nous libéra et nous fûmes libre de sortir de la mairie, un bras venant l’entourer tandis que de l’autre, je portais Colleen qui prenait plaisir à nous observer. Je ne tardais pas à les entrainer vers la voiture pour rentrer et sur le coup, j’en oubliais pratiquement l’idée du gâteau mais Colleen ne tarda pas à me le rappeler, juste après que j’eus démarré la voiture. On fêtera notre mariage avec un bonne part de gâteau mais ce qui m’impatientait surtout, c’était le moment où elle viendrait se serrer dans mes bras et où il n’y aurait plus rien d’autre que nous deux, dans l’une de ses étreintes silencieuses où l’amour qu’on se porte est une simple évidence.
Juin 2012 Hôpital de Bluebell,
15 jours. L’issue de cette grossesse prendrait fin d’ici deux petites semaines. Plus que jamais, je redoutais l’échéance. Il m’était bien souvent difficile de la quitter des yeux. A vrai dire, même lorsque je devais aller travaillé, j’étais toujours à deux doigts de faire demi-tour. Chaque minute comptait. Tout pouvait basculer d’une minute à l’autre. C’était ce qui me perturbait le plus. Je rentrais déjeuner avec elle et une heure plus tard, je craignais toujours qu’elle ait été embarqué par les secouristes et qu’elle ne s’en soit pas sortie. C’était l’une de ses craintes qui me tourmentait le plus. Ne pas avoir été là pour elle. C’est pourquoi chaque minute à son coté m’étaient primordiale, vital, essentielle.
Nous n’avions pas eu de lune de miel. Comment aurait-on pu dans ses circonstances. Peut être dans quelques mois si tout rentrait dans l’ordre. Enfin, même si ça arrivait, j’imaginais mal ma femme s’éloigner de notre bébé pendant plus d’une heure. Cet instinct maternel qu’elle avait développé, sautait aux yeux. La douceur et la tendresse qu’elle manifestait à l’encontre de Colleen et de notre bébé relevait de l’évidence. On oubliait alors cette femme résistante, à la langue bien pendue et qui ne perdait pas une occasion de me faire tourner en bourrique. Elle était une maman. La plus belle chose au monde à mes yeux, mais j’étais le seul à le voir.
Prendre soin d’elle durant cette grossesse, relevait d’une torture quotidienne. Ne pas la toucher, résister à l’appel de son corps, autant dire que pour un mec normalement constitué, c’était un vrai calvaire qui rimait avec une facture d’eau importante. La repousser était l’acte qui me dégoûtait le plus. Je me haïssait d’agir de la sorte. Me raisonner et me dire que c’était le mieux pour elle et le bébé. Sauf que j’en venais à me détester, me sentant comme l’un de ses types qui prenne et jette les femmes comme des Kleenex. Savoir qu’elle comprenait mes décisions n’aidait absolument pas. Ça ne changeait rien à cette culpabilité qui m’habitait, tout comme cette frustration de ne pas pouvoir aller plus loin que quelques baisers et caresses.
Une fois de plus, j’avais fuit notre étreinte pour me réfugier dans la cuisine. M’occuper pour penser à autre chose que son corps, qu’elle et à l’amour qu’elle me dédiait à travers ses sourires, était devenu mon unique échappatoire au fils des six derniers mois. Nous étions tous les deux dans ce même était de frustration. Chaque baiser nous rappelait exactement la limite que nous ne devions pas dépasser. Ce qui nous frustrait un peu plus chaque jour. Je l’avais laissé dans la chambre depuis un petit moment, histoire de reprendre mes esprits au lieu de finir sous une énième douche froide, comme c’est bien généralement le cas.
A peine quelques secondes s’étaient écoulées avant que je la retrouve dans la chambre d’Auggie, étendue sur le sol, inconsciente. Me laissant tomber à mon tour, je soulevais sa tête avant de l’appeler doucement pour l’aider à reprendre connaissance. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » « C’est ce que j’aimerais bien savoir. » répliquais-je en passant ma main sur son visage, incapable de cacher cette inquiétude qui venait de se réveiller comme un dragon endormi durant un millénaire. Elle semblait un instant ailleurs et perdue mais rapidement je la sentis se raidir dans mes bras, une sourde terreur s’emparant de chaque fibre de son corps. Sa voix trahissant sa frayeur et une impuissance totale. « Declan, je crois... Je crois que... le... bébé ne bouge plus » parvint-elle à peine à articuler alors que des sanglots perceptible venaient la submerger. L’espace d’une seconde, je restais figé, mes yeux rivés sur sa main ensanglanté. J’étais paralysé. Incapable du moindre mouvement, mon regard obnubilé par le sang frais et cette peur qui me submergeait à chaque seconde qui s’écoulait. J’entendis à peine Cath prononcer mon prénom. Mon cœur battait à tout rompre et j’étais toujours incapable de bouger lorsque je ressentis un violent coup dans les côtes pour me faire sortir de ma léthargie.
Reprenant contact avec la réalité, j’observais autour de moi, à la recherche d’un chiffon ou d’une serviette pour qu’elle s’essuie les mains mais je n’avais rien. « J’en ai pour une seconde ! » filais-je dans la salle de bain pour attraper une serviette et de revenir vers elle. « Essuie toi les mains. On va à l’hosto. » enchainais-je avant de me ruer dans la cuisine attrapant mes clés et mon portable. Je composais rapidement le numéro de l’hôpital avant de revenir auprès de ma femme. Sans même hésiter une seconde, je lui donnais le téléphone : « Dis leur qu’on arrive et qu’on y sera dans moins de dix minutes ! » me dépêchais-je avant de poser un genou à terre et de soulever Cathleen dans mes bras comme s’il s’agissait d’un poids plume.
Sortir de l’appartement et se rendre jusqu’à la voiture n’était pas chose aisé mais c’était toujours plus rapide de le faire seul que d’attendre les secours. Ainsi après être sorti de l’ascenseur et être parvenu à l’aider à pénétrer dans la voiture, je n’hésitais pas une seconde avant de me glisser derrière le volant – malgré le sang sur mes mains et mes vêtements- et de démarrer sur les chapeaux de roues, l’accélérateur devenant mon meilleur ami au passage. Encore une chance que je bichonnais aussi bien ma voiture que ma femme, songeais-je au passage, en jetant des regards à Cath. « Comment tu te sens ? T’as mal quelque part ? » Quelle question, elle allait m’incendier. Et dans les heures à venir, elle allait me rappeler que je n’aurais plus jamais intérêt à la toucher jusqu’à la fin de mes jours. Enfin ça, c’était si les choses se dérouleraient bien. Car je refusais complètement l’idée que les choses tournent mal. Pas maintenant. Pas ce soir. Jamais à vrai dire. Je ne pouvais les perdre… jamais. Envisager une vie sans eux, c’était plus que je ne pourrais supporter. « On est presque arrivé, chérie. » tentais-je alors de la rassurer, en m’assurant qu’elle était toujours consciente tandis que cette inquiétude revenait me tarauder sans la moindre hésitation.
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| Octobre 2012, Appartement de Declan & Cathleen
La nuit était toujours un moment redoutable. Chaque jour je me persuadais que bientôt les mauvais souvenirs seront balayés par de meilleurs. Nous avions Auggie de nos vies. Il était en bonne santé et rien ne semblait présager un quelconque problème à l’horizon. Perdre Ruben de façon si abrupt nous a ébranlés pour ne pas dire dévasté. A-t-on réellement fait son deuil ? Personnellement, je pense qu’on ne tourne jamais la page sur une telle souffrance. On apprend simplement à apprivoiser suffisamment cette douleur et à vivre avec, en l’enfermant dans une boite. Cependant, il y a toujours des moments dans notre où cette boite s’ouvre brutalement pour nous rappeler notre passé. Je n’oublierais jamais mon fils. Tout comme j’ai conscience que Cathleen ne s’en remettra jamais entièrement.
Le manque de chaleur corporelle dans notre lit finit par me réveiller. Ma main traversa l’autre moitié du lit à sa recherche, lorsque finalement je m’autorisais un soupir. Evidemment qu’elle était réveillée. Il ne se passait pas une nuit sans qu’elle se réfugie dans la chambre d’Auggie, même si ça se résumait à le regarder dormir et s’assurer qu’il respire sans gêne. Seul le temps parviendrait à rassurer Cathleen, ainsi qu’une bonne dose de patience. Me passant une main dans les cheveux pour me réveiller un tant soit peu, je ne pris pas la peine d’allumer ne serait-ce qu’une lumière. Je me frayais naturellement un chemin jusqu’à la chambre d’Auggie où durant quelques secondes, je m’arrêtais sur le seuil. Elle était là. Dans la lueur de la pleine lune, installée dans le fauteuil qui comblait cette chambre, avec Auggie, endormi dans ses bras. La chose la plus belle au monde. Un lent sourire traversa mon visage à cette image que j’avais sous les yeux. Je m’appuyais sur le chambranle l’espace de quelques seconde avant de finalement rompre cet instant magique et de la rejoindre.
« Chuuut, c'est moi », soufflais-je, tout en m'approchant d’eux. «Ca va ? »
Mon regard inquiet se posa naturellement sur elle. Hochant la tête, elle tentait de me rassurer mais j’étais conscient des pensées qui la tenaient éveillée à une heure si tardive.
« J'ai cru l'entendre pleurer », chuchote-t-elle, comme pour justifier sa présence dans la pièce. Garder le silence n’était pas aisé. Je tentais de l’aider au mieux. Seulement, durant ces instants, une part de moi se trouvait impuissant. Je ne trouvais pas toujours les mots et bien sûr, je devais me retenir de dire des choses que je pourrais regretter.
«C'était qu'un rêve, Cath'. Il va bien. », Soufflais-je, avec douceur, pour lui démontrer qu’Auggie était parfaitement en sécurité et en bonne santé. Il n’y avait rien d’autre que je puisse faire, si ça n’était d’être patient et qu’elle réalise que personne ne viendrait nous enlever notre fils. « Je sais. Il va bien. » Il allait bien. Et il irait bien. On ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter et je le comprenais. Aucune parole ne pourrait la convaincre. Elle avait ce besoin de s’en assurer par elle-même.
S'approchant un peu plus d’eux, je pris doucement August dans mes bras, avant de le déposer dans son berceau. Se relevant du fauteuil pour me rejoindre, près du lit de notre fils, je sentis son mouvement dans mon dos. Machinalement, j’écartais mes bras pour qu’elle se blottisse contre moi avant de l’embrasser sur la tempe.
«Il ne lui arrivera rien Cath', je te le promets. »
Ça n’était pas le genre de promesse que je devrais faire. Je ne pouvais pas réellement empêcher les évènements qui se produiraient au cours de notre vie. Néanmoins, je pouvais essayer et faire de mon mieux pour subvenir à leurs besoins à tous les deux. Le plus étrange, était certainement que Cath’ n’avait absolument rien à dire. Je sentais ses angoisses mais également, j’étais conscient de ce que représentait notre famille à ses yeux. Un sentiment dont elle a été privé durant trop longtemps. Ainsi que le fait de ne pas pouvoir faire confiance à un homme. Dans mon cas c’était différent puisque nous sommes mariés, et que j’ai appris à la connaitre. A interpréter ses silences, ces moments où elle a besoin de réconfort, tout comme ses moments où elle finira par me parler, lorsqu’elle sera prête.
Resserrant notre étreinte, je l’entrainais à l’extérieur de la chambre tirant légèrement la porte derrière nous avant de la reconduire dans notre lit. Elle ne tarda pas à se blottir de nouveau dans mes bras. Ma main glissant sur son bras, mes doigts remontèrent à son épaule où je dessinais machinalement des arabesques, tentant de l’aider à se relaxer et à retrouver le sommeil.
« J'ai tellement peur qu'il lui arrive quelque chose à lui aussi. », m’avoua-t-elle, après un moment, brisant le silence dans lequel elle s’était murée depuis quelques minutes. Incapable de rester insensible, mon corps se raidit légèrement à ma remarque. J’échappais un soupir, cherchant les mots qui pourrait l’aider :
«Je sais. Mais il ne lui arrivera rien. Je ne laisserai rien lui arriver. Je te promets d'être là pour vous, cette fois-ci. » J’étais toujours là. Au pire j’étais à un coup de téléphone. Physiquement j’étais à quelques kilomètres au plus. En théorie, je ne pouvais pas être plus près d’eux. En pratique, j’éprouvais toujours cette immense culpabilité d’avoir failli lors de l’incendie. Car j’aurais dû être là. J’aurais dû être capable d’empêcher ce désastre. J’aurais dû être assez fort pour ma famille. J’avais lamentablement échoué et rien ne pourra jamais effacer ce sentiment de culpabilité. Je sentis sa tête bouger et ses lèvres sur ma mâchoire. A son tour, elle tentait de me rassurer. Nous nous accrochions l’un à l’autre pour ne pas sombrer.
« Je t'aime. », me souffle-t-elle, tout contre mes lèvres, avant de m'embrasser. «Je t'aime aussi », répondis-je alors que nos lèvres se séparaient et que nos regards se croisaient dans la pénombre. Reposant sa tête contre mon torse, je restais immobile, fixant le plafond et laissant mes pensées s’évader.
J’avais confiance en elle. Une confiance aveugle qui généralement peut nous mener au bonheur total ou à un endroit très sombre où il est impossible de se relever. Cathleen est cette personne que j’ai longtemps cherchée. Elle n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ou à donner sa confiance après une petite conversation de dix minutes. Non, il faut mériter sa confiance. J’ai des secrets bien enfouis. Certains que je lui ais avoués. D’autres qui sont encore un mystère pour elle. Un jour, elle devra les entendre. Pas que j’ai été malhonnête ou que je lui ais mentit. J’ai toujours agis dans le cadre de sa protection. Moins elle en sait, plus elle est en sécurité. Si un jour, ce secret venait à être découvert, je sais qu’un certain nombre de vies seront en jeu et que je n’aurais certainement pas le pouvoir d’empêcher la destruction de ma famille. Et ce même si je suis prêt à donner ma vie pour qu’ils soient heureux, sans moi.
and you, behind the screen.
PSEUDO/PRÉNOM : Sydney ◆ ÂGE : l’âge de la sagesse xD ◆ PRÉSENCE : 3 à 5/7 ◆ OÙ TU AS CONNU LE FORUM : j’étais sur la precedent ! ◆ PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO : inventé ◆ CRÉDIT DE LA FICHE : innerflame tumblr. ◆ UN DERNIER MOT : AWESOME ! - Code:
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| Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 15:12 | |
| Mon chériiiii Re bienvenue Chou |
| | | J. Amélie Andersson home sweet home. welcome to bluebell!▲ CÉLÉBRITÉ : rachel bilson, encore et toujours ♥ ▲ MESSAGES : 67 ▲ CRÉDIT : tearsfight (avatar) love.disaster aka morgane de mon coeur (signature) tumblr (gif)
| Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 15:13 | |
| Ree-Bienvenue à la maison |
| | | Declan K. Campbell home sweet home. welcome to bluebell!▲ CÉLÉBRITÉ : Jensen Ackles ▲ MESSAGES : 7 ▲ CRÉDIT : sydney
| Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 15:24 | |
| nope, Devyn, everything's fine :) merci Chouuuuuuuuuu ON EST LUUUUUUUNDIIIIIIIIII *HAPPY CASTLE MONDAY* |
| | | R. Blake Roberts home sweet home. welcome to bluebell!▲ CÉLÉBRITÉ : Harry Styles, aka Ultimate Choucroute ♥ ▲ MESSAGES : 769 ▲ CRÉDIT : free fallin' ♥ || tumblr
| Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 15:35 | |
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| | | Cathleen S. Campbell home sweet home. welcome to bluebell!▲ CÉLÉBRITÉ : alexis bledel ▲ MESSAGES : 10 ▲ CRÉDIT : liloo_59
| Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 15:40 | |
| Maaaaaaais ! Declan, il a eu plus de smileys que moi ! (Oui chouchou, je risque pas de l'oublier avec toi Ahlala) |
| | | R. Blake Roberts home sweet home. welcome to bluebell!▲ CÉLÉBRITÉ : Harry Styles, aka Ultimate Choucroute ♥ ▲ MESSAGES : 769 ▲ CRÉDIT : free fallin' ♥ || tumblr
| Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 15:42 | |
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| | | Cathleen S. Campbell home sweet home. welcome to bluebell!▲ CÉLÉBRITÉ : alexis bledel ▲ MESSAGES : 10 ▲ CRÉDIT : liloo_59
| Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 15:52 | |
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| | | Invité home sweet home. welcome to bluebell! | Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 18:56 | |
| Jensen est toujours aussi rebienvenue à la maison ! |
| | | Invité home sweet home. welcome to bluebell! | Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square Lun 28 Jan - 19:20 | |
| Je te valide. |
| | | Contenu sponsorisé home sweet home. welcome to bluebell! | Sujet: Re: Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square | |
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| | | | Declan ♦ " You are my heart, every breath I breathe, When I'm weak, you're strong, If you were gone I don't know where I'd be, you were made for me " – Thompson Square | |
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