Deux mains liées, deux femmes se tenaient fermement la main dans des salles de travail de l'hôpital de Mobile, puis me voilà, j'étais enfin né. La sage-femme me tenait doucement pour ne pas me faire mal, et je hurlais, j'avais si froid. On me couvrait délicatement et je fus enfin sur le corps de ma mère, heureuse. J'avais les yeux fermés, la lumière me faisait trop mal pour que je daigne les ouvrir, je sentais les mains de celle qui m'avait mise au monde sur les quelques cheveux qui étaient sur mon crâne. « Alors, comment voulez-vous l'appeler madame Swickard ? » Elle regarda l'autre femme à ses cotés, souriante, et celle-ci prit alors les devants « Kieron, Landro Swickard » Le temps passait, j'étais loin de ma mère, on m'avait lavé, et la deuxième dame veillait sur moi, j'ouvrais enfin les yeux, mes petits yeux bleus ressortaient à merveille. Elle avait les cheveux courts, on aurait pu croire à un homme, mais sa voix était si douce, si... féminine ! Elle m'appelait "mon bébé", elle m'aimait tant.

Une enfance comme une autre, j'avais été heureux avec mes deux mères "Maman" et "Mam" comme je les appelés pour les différencier. Elles m'avaient appris à être un homme comme elles l'avaient pu, j'avais une figure masculine près de moi, mon oncle, j'étais proche de lui, je l'aimais énormément, comme un père.
A l'école, je subissais des insultes sur l'homosexualité de mes mères, mariées toute les deux un an après ma naissance. On me demandait souvent comment c'était d'avoir deux mères, et je répondais naturellement que c'était normal, que je les aimés tout comme elles m'aimaient. J'avais appris à me défendre soit avec la parole, soit par les gestes, j'avais ce devoir de les protégés.

Au collège, j'étais plutôt le cancre de la classe. Je ne compte plus les heures de retenues, les mots de mes professeurs à l'attention de mes parents, les punitions ? Je les enchainais, mais qu'importe ? J'étais un ado rebelle, qui n'avait peur de rien.
J'ai rencontré une fille, cette fille plutôt... Je l'aimais comme un fou, elle était la femme de ma vie à mes yeux, je n'imaginais rien sans elle, nous avions beaucoup de projets elle et moi, énormément même. C'est à l'âge de 17 ans que j'ai perdu celles qui m'étaient le plus cher... Je me souviendrai à jamais des paroles de mon oncle « Kieron, assieds toi, il faut que je te parle d'un truc important... [...] Tes mères ont eu un accident de voiture... elles sont décédées sur le coup... » Un rire avait échappé de mes lèvres, je me levais et allumais la console pour jouer à mon jeu favoris Need for speed, je ne comprenais pas pourquoi il venait m'emmerder avec ça. Mais il avait préféré monter à l'étage pour que je sois seul, c'est au fil des heures, au fil des jours qui ont précédés l'enterrement que j'ai compris. J'avais explosé tel une boule de nerf, j'avais prit ma voiture, et je roulais aussi longtemps que je pouvais, les larmes ruisselant sur mes joues. Pourquoi m'avaient-elles laissé ainsi ? Seul, livré à moi-même.
Le jour de l'enterrement avait été abominable, j'en avais marre d'entendre les gens me faire leur condoléances, de leur serrés la main et de faire comme si tout allait bien pour le meilleur des mondes. J'avais perdu mes parents, et ma copine m'avait proposé de venir vivre chez elle en attendant de m'en remettre. J'avais hérité de leur fortune, de leur magnifique maison luxueuse à Bluebell, de tout, mais pour moi, je me fichais de tout ça, car oui, nous étions riche et mais je n'en jouais pas.

20 ans, l'enfer commença, j'étais dépendant de ma petite-amie, chez qui je vivais à Mobile, nous avions emménages dans un petit appartement miteux, mais nous étions heureux au départ, j'avais retrouvé le sourire, j'étais même rentré dans un groupe de rock amateur, en tant que guitariste. J'étais devenu barman dans le night club d'une de mes mères, et franchement, je m'en sortais pas plus mal.
Ma petite-amie quant à elle, commençait à faire du forcing sur moi, je ne pouvais plus sortir avec mes potes, j'étais coupé du monde. Les mois passés, voir même un an comme ça, jusqu'à ce que je n'en puisse plus, mais elle m'avait séquestré, et avait tout fait pour que je me blesse et reste cloué au lit, quelle garce, quelle magnifique garce même. J'avais voulu partir, mais elle continuait à me faire souffrir moralement, et physiquement. Je ne pouvais pas fuir, j'étais emprisonné dans cet appartement, avec elle. L'amour parfait qu'elle disait, je n'en croyais pas un mot. Je la détestais au plus haut point, mais elle m'aimait. Vous pensez que ça n'arrive que dans les films d'horreur tout ça ? Eh bien non, c'est la réalité. A croire que ma vie était vraiment pourrie. Quand elle s'était absentée, j'avais réussit à appelé les secours qui avaient de suite intervenus, et à présent ma copine était en hôpital psychiatrique, enceinte de huit mois, à la naissance du bébé, celui-ci m'est revenue de droit, et à jamais, c'est une petite fille. Quant à moi, je voyais un psychologue, j'avais repris mes activités d'avant, et je vivais à Bluebell, dans la maison de mes mères, j'avais tout nettoyé avec mes potes, et trié leur photos, leur affaires, bien que j'avais tout gardé quand même, c'était mes souvenirs d'avant. Il fallait avancé, mais je ne me sentais pas prêt, alors que je faisais comme si tout allait bien dans ma vie, avec la petite Elina, le prénom de ma mère (celle qui m'a porté), âgée de maintenant 5 mois, je vais sur mes 22 ans, et je pense que je n'arriverais pas à fuir mon passé de si tôt...