Rose était étendue dans son lit, ses cheveux roux éparpillés autour de sa tête qui reposait sur un oreiller blanc. Ses paupières étaient closes, encore scellées par un profond sommeil. Le soleil était déjà levé depuis un certain temps et caressait le visage pâle de la jeune femme endormie. Elle ouvrit péniblement un oeil, puis l'autre, découvrant sa chambre baignant dans la lumière solaire matinale. La veille elle avait dû oublier de fermer les volets de ses fenêtres. Ses pupilles noisettes fixèrent le plafond clair pendant quelques minutes, le temps que son esprit sorte de la torpeur dans laquelle il avait plongé pendant son sommeil. Peu à peu tout lui revint, elle habitait maintenant chez Teddy et la soeur de celui-ci, ils avaient déposés ses cartons la veille... Elle se redressa brusquement et ses retrouva en position assise, les jambes encore enfouie sous la couverture qui constituait pour elle un cocon chaud et rassurant. Elle porta la main à son visage d'un mouvement lent et se frotta longuement l'oeil droit avant de sortir ses longues jambes du lit et de poser ses pieds sur le sol qui paraissait froid en comparaison. Jetant un coup d'oeil à l'écran de son téléphone, Rose constata qu'il n'était pas loin de dix heure et demi. Elle bondit de son lit et se raidit en s'apercevant qu'elle n'était qu'en tee-shirt et en culotte. Se dirigeant prudemment vers l'armoire, elle déplia rapidement un jean qu'elle enfila à la va-vite. Son esprit était encore ralenti par son récent réveil et elle eu un peu de mal à savoir exactement où elle devait aller pour trouver la cuisine.

Arrivée dans la pièce spacieuse, son regard se posa sur la cafetière. Sans savoir comment elle fonctionnait ni où se trouvait les tasses, elle fouilla pendant un bon cinq minutes avant d'ouvrir un placard au hasard. Des tasses de toutes tailles et de tous les coloris étaient soigneusement alignées. Rose en attrapa une sans regarder la quelle avant de fermer le placard. Tâtonnant sur tout les boutons de la cafetière, un liquide marron finit par couler dans sa tasse. En se servant du peu d'odorat qu'elle avait, la rouquine conclut qu'elle s'était servie du café et qu'elle ne risquait rien en le buvant. La jeune femme avala méthodiquement quelques gorgées du liquide brûlant qui coula dans sa gorge avant de reposer lentement le récipient sur la table de la cuisine. Elle s'assit à une chaise et se plongea dans la lecture d'un journal qui traînait. Il n'était pas récent, il datait sûrement de la semaine dernière mais elle n'en tint pas compte. Après avoir entièrement but son café et avoir étudié la rubrique politique du journal, elle se fit griller deux tartines de pain frais sur lesquelles elle étala généreusement de la confiture de groseille. Ce n'était pas son petit déjeuner habituel mais elle attendait de s'être bien adaptée à la maison pour reprendre ses petites habitudes quotidienne. Elle croqua une première fois dans le pain puis continua à le manger pensivement. Le goût sucré de la confiture lui chatouilla agréablement le palais et elle continua sa dégustation avec délice.

Après ce petit déjeuner elle resta assise un moment à contempler la vue qu'elle avait de la ville depuis la fenêtre. Finalement elle se leva et parti s'habiller. En revenant dans la cuisine, elle arborait une jupe noire et un pull gris clair moulant qui mettait en évidence ses courbes. La rouquine avait relever sa crinière de feu en un chignon légèrement défait avec quelques mèches qui en tombait et avait souligné ses yeux par un trait d'eye-liner. Armée de son ordinateur portable elle s'assit à la même place que celle qu'elle avait quitté quelques minutes plus tôt et elle laissa ses doigts danser sur le clavier tandis qu'elle rédigeait un article. La cuisine était décidément un endroit très agréable. Mais après une demi-heure de tranquillité pendant qu'elle écrivait sur son logiciel de traitement de texte, elle entendit qu'on ouvrait la porte de la pièce où elle se trouvait. A sa grande surprise, c'est Teddy qui apparaissait, en caleçon. Elle le fixa une minute avant de détourner rapidement le regard pour fixer distraitement son écran. "Euh... salut." bredouilla-t-elle. Peut-être était-ce une habitude chez lui de se balader dans cette tenue le matin ? Peut-être était-ce voulu et allait devoir le voir ainsi tout les matin ? Dans ce cas il allait falloir qu'elle s'habitue tout de suite. Prenant le ton de la discussion avec tranquillité malgré sa gêne elle dit : "Tu as bien dormi ? Je ne crois pas t'avoir vu hier soir." puis elle sourit, sans oser le regarder. "En tout cas c'est vraiment gentil de m'héberger." elle essayait d'avoir l'air le plus naturel possible mais elle était gênée et le cachait assez mal.

Tu avais mal à la tête mais tu ne connaissais que trop bien ce mal de tête. Non, tu n’étais pas malade loin de là. Encore une soirée où tu aurais dû moins boire. Tu aimais sortir avec tes potes le week-end, c’était un peu votre spécialité et puis ce n’était pas comme si tu avais une petite copine qui t’empêche d’y aller ou avec qui tu aurais aimé passer du temps. Il y avait ta sœur mais hier c’était sa fameuse soirée où tu lui avais promis d’aller la chercher à trois heures du matin. C’était de son âge ces trucs là de toute manière et puis tu faisais déjà pire à son âge. C’était simplement un peu dur de voir ta petite sœur grandir voilà tout. Les rayons de soleil éclatant du milieu de la journée finirent par te tirer de ton sommeil. Tu avais l’impression que quelque chose était en train de frapper l’intérieur de ta tête, c’était vraiment mais vraiment horrible. Heureusement, tu avais encore tous tes souvenirs de la veille. Tu avais effectivement été cherché ta sœur qui voyant ton état avait conduit jusqu’à la maison. Cette fois tu avais dormis chez toi, tu n’étais pas allé passer le reste de la soirée chez une fille que tu avais croisé dans le bar de ton cousin ou dans une boîte de nuit. Tu en avais bien besoin pourtant, cela faisait quelque temps que tu n’avais pas eu l’occasion d’utiliser tes talents dans le département du sport de chambre et tu n’avais trouvé aucune personne qui t’intéresse assez pour devenir ta petite amie. Mais Rose était revenue, tu savais qu’au fond cela t’avait chamboulé plus que tu ne le laisserais jamais paraître. Enfin, tu aurais bien le temps de trouver une jolie demoiselle à Bluebell qui veuille bien t’accompagner pour une nuit. Tu te levais en découvrant que tu étais en boxer. Oui, tu avais pensé à te déshabiller cette fois. Tant mieux. Tu te dirigeais vers la salle de bain où tu attrapais un verre et y mettais un cachet d’aspirine et retournais dans ta chambre le temps qu’il soit mélangé à l’eau. La maison était calme, très calme. Tu ne pouvais entendre que les bruits de la ville. Ta sœur devait donc toujours être au lit, elle était pire que toi quand il s’agissait de reprendre des forces après une fête. Tu finis par avaler ton cachet d’aspirine et tu te dirigeais ensuite vers ton manteau que tu avais laissé sur ton bureau. En t’approchant, tu vis que tu l’y avais plutôt jeté et que tes dossiers étaient maintenant dans le désordre. Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un petit : « Merde ! » En sachant très bien que tu allais devoir tout remettre en ordre dans l’après-midi vu que c’était les dossiers que tu avais promis de boucler dans le week-end. Tu attrapais le paquet de cigarette et le briquet dans l’autre poche et t’approchais de la fenêtre. Tu avais eu une merveilleuse idée en choisissant la chambre où il y avait un endroit pour s’asseoir près de la fenêtre. Tu l’ouvris en grand et allumais ta cigarette. Tu avais pendant quelques secondes oublié que c’était l’hiver. La brise de janvier te fit sortir de ton endormissement profond cependant. Tu attrapas rapidement la couverture qui était sur ton lit et tu l’enroulais autour de toi. Tu adorais fumer de cette manière l’hiver et cela avait un pouvoir pour te réveiller. Heureusement que ta sœur ne voyait pas que tu fumais si tôt vu l’état dans lequel tu étais la veille mais elle devait bien s’en douter, c’était un peu quelque chose que tu faisais chaque fois que tu te levais avec la gueule de bois. Une fois la cigarette terminée, tu fermais la fenêtre avant de laisser tomber la couverture et de regarder l’heure. Il était près de midi et ton estomac réclamait de la nourriture.

Ouvrant la porte de ta chambre, tu commençais à descendre dans la cuisine et tu sentais déjà que ton mal de crâne commençait à se calmer ce qui était vraiment une très bonne chose. Tu entrais dans la cuisine avec la tête dans le cul car tu ne vis même pas que Rose se trouvait assise à table sur son ordinateur. Tu attrapais une tasse et te servis du café quand tu entendis : « Euh... salut. » Tu t’arrêtais net. Tu avais oublié que Rose pouvait être dans la cuisine parce que contrairement à ta sœur elle ne faisait pas de bruit elle ! Tu fermais les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de voir que tu n’avais toujours rien enfilé d’autre que ton boxer. Tu levais les yeux au ciel, il ne manquait plus que ça ! Tu te retournais et finis par lui dire : « Salut Rose ! » Tu essayais de cacher ta gêne mais cela ne devait pas être très concluant. Ignorant la voix qui te disait de remonter tout de suite t’habiller, tu décidais d’agir comme le gars qui n’avait aucune gêne dans cette situation. Tu attrapais ton café et une pomme avant de venir t’asseoir en face de Rose. « Tu as bien dormi ? Je ne crois pas t'avoir vu hier soir. En tout cas c'est vraiment gentil de m'héberger. » Tu pouvais voir que la jeune rousse était encore plus gênée que toi et cela te fit sourire bien entendu. Elle n’avait pas à te remercier encore une fois, vous aviez déjà fait tout cela. Enfin, c’était gentil de sa part. « Oui, je suis rentré un peu tard, je suis sorti avec des amis avant de récupérer Aurore à une fête, on est rentré vers trois heures. Sinon, j’ai bien dormis si on oublie le mal de tête au réveil. » Lui dis-tu avant de boire une gorgée de ton café et de croquer un bout de ta pomme. « Et comme je te l’ai déjà dis, c’est rien t’en fais pas. Ah et désolé pour la tenue, quand j’ai la gueule de bois j’ai tendance à ne pas faire attention et comme d’habitude il n’y a que ma sœur … » Tu décidais de ne pas t’étaler sur ce sujet, tu risquais de te ridiculiser. Tu pris quelques secondes pour regarder Rose désormais. Elle était magnifique, elle l’avait toujours été depuis ses sept ans l’âge où elle avait emménagé à Bluebell. Mais cette fois ce n’était plus Rose la petite fille, malgré le fait que ce soit la même, elle avait changé. « Je n’ai pas eu le temps de te demander mais tu fais quoi dans la vie de nos jours ? »

En entrant, Teddy ne semblait pas avoir remarqué que la jeune femme se trouvait elle aussi dans la pièce. En tant que nouvelle arrivante dans la maison, elle avait jugée bon de ne pas marquer trop sa présence, en essayant de rester discrète tandis qu'elle se réveillait, par exemple. De toute façon, Rose n'avait pas pour habitude de faire beaucoup de bruit quand elle se levait, que ce soit chez elle ou ailleurs elle préférait laisser les autres dormir en paix plutôt que d'écraser bruyamment le sol avec ses pieds ou de sauter littéralement sur chacune des marches de l'escalier. Par conséquent, son ancien voisin n'avait sûrement pas remarqué qu'elle était debout. Peut-être qu'il n'avait même pas remarqué qu'elle vivait ici ? La démarche de Teddy était naturelle, il ne l'avait donc réellement pas vu. Se dirigeant tranquillement vers le placard où était rangé les tasses, il en saisit une et s'approcha de la cafetière. Lui, par contre, savait utiliser l'engin car il tapota sur deux ou trois boutons avant qu'un liquide marron ne tombe lui aussi, mais sans doute que le café qu'il venait de se servir devait sans doute avoir meilleur goût que celui que Rose avait réussi à se servir. Quand elle lui dit bonjour, il se raidit et s'arrêta net, tasse en main. Son attitude trahis un certain désarroi pendant un petit moment mais il décida d'adopter une attitude décontractée finalement.

"Salut Rose !" fit-il en attrapant une pomme bien rouge qui avait l'air bonne et juteuse. Sa couleur rouge luisait sous la lumière artificielle de la cuisine. Il s'avança tandis que la jeune femme retenait sa respiration sans quitter son écran des yeux. Il vint s'asseoir juste en face d'elle, elle respira de nouveau. Teddy semblait très gêné lui aussi mais il le cachait bien et sourit quand il vit que Rose était aussi gênée que lui, voire plus gênée que lui. Ses pommettes rosirent légèrement, prenant une teinte plus foncée que le reste de son visage, mais leur couleur pâlit et leurs coloris revinrent normaux. "Oui, je suis rentré un peu tard, je suis sorti avec des amis avant de récupérer Aurore à une fête, on est rentré vers trois heures. Sinon, j’ai bien dormis si on oublie le mal de tête au réveil." la jolie rousse hocha pensivement la tête. Elle se demandait s'il avait couché avec des filles lors de cette soirée, son coeur fut prit d'un petit pincement. "Ah, j'espère que c'était bien." répondit-elle en essayant d'emplir ses paroles d'enthousiasme, bien que cela fut peu convaincant. Il posa ses doigts sur la hanse de sa tasse et la porta à ses lèvres, absorbant quelques gorgées de café. Il prit ensuite la pomme et croqua dedans. Elle avait l'air délicieuse. "Et comme je te l’ai déjà dis, c’est rien t’en fais pas. Ah et désolé pour la tenue, quand j’ai la gueule de bois j’ai tendance à ne pas faire attention et comme d’habitude il n’y a que ma sœur …" dit-il, un mélange de gêne et de plaisanterie dans la voix. "C'est pas grave." répondit-elle, se redressant légèrement pour regarder Teddy en face. "Je n’ai pas eu le temps de te demander mais tu fais quoi dans la vie de nos jours ?" elle plongea son regard dans le sien, elle le regarda longuement avant de détourner les yeux vers ses mains qui reposaient sur la table. "J'ai étudié le journalisme à Londres, maintenant je suis rédactrice dans un journal local. Disons que je m'occupe de la rubrique cinématographique, mais aussi des évènements théâtraux, musicaux et tout ça..." répondit-elle sur un ton léger. Puis passa une main dans ses cheveux roux, tortillant une mèche couleur de feu autour de son index. "Et toi ? Tu fais quoi maintenant ?" demanda-t-elle avec entrain.

Tu étais en réalité habitué à habiter seul. Tu avais toujours vécu avec ta sœur mais depuis que tu avais quitté la maison familiale tu avais toujours vécu seul jusqu’à ce que ta sœur s’invite chez toi au début de l’année scolaire. Tu ne lui en voulais pas, cela te faisait de la compagnie dans cette grande maison. Tu n’avais pas encore pris le temps d’appeler ta mère pour savoir exactement ce qu’elle avait derrière la tête en disant à Rose que tu cherchais des colocataires. En même temps, ce n’était pas complètement faux, tu avais réellement cherché des colocataires jusqu’à ce que ta sœur emménage. Mais quand ta mère faisait quelque chose de ce genre, tu savais très bien qu’elle avait quelque chose derrière la tête, ce n’était pas un secret mais Rose ne semblait pas être au courant et c’était certainement mieux pour elle. Tu avais déjà du mal à te réadapter aux habitudes de vies de ta sœur et à ses manies de filles alors maintenant avec deux femmes à la maison, ça allait être difficile. Tu te promis que la prochaine fois tu ferais plus attention à la manière dont tu étais habillé quand tu descendais à la cuisine. Mais bon, pour ce coup là tu avais un peu une excuse parce que ta gueule de bois ne t’aidait pas à penser à toutes ces choses, tu devais l’avouer. Heureusement que ta sœur était au lit, sinon tu en prendrais pour une semaine de ses moqueries … En observant Rose, tu te rendis compte que tu ne savais pratiquement rien de la demoiselle. Tu croisais sa mère de temps en temps et elle te donnait des nouvelles mais rien de bien précis. Tu ignorais dans quoi elle travaillait, si elle avait un copain, ce qu’elle avait fait en Angleterre et certainement pleins d’autres choses. En même temps, même quand elle était à Bluebell vous n’étiez pas les meilleurs amis du monde, ou du moins vous ne le montriez pas, vous étiez là l’un pour l’autre dans les moments difficiles surtout. Le reste du temps, c’était celui qui ferait sortir de ses gongs l’autre le premier. Pour l’instant, vous n’aviez pas eu l’occasion de refaire éclater une de vos disputes mais même si vous aviez changés, tu doutais qu’une ne finisse par pointer le bout de son nez. Tu bus tranquillement ton café, c’était agréable après une bonne gueule de vois et une cigarette. Tu adorais boire un café en même temps que tu fumais et tu remerciais tous les jours la banque de se trouver à côté d’un Coffee Shop. Tu étais un très bon client et ce n’était pas rare que tu accompagnes ta pause clope d’un café où que tu ailles y passer ta pause de midi avec un bon livre dans les mains. Tu n’avais pas fait attention à Rose en rentrant dans la pièce mais tu ne pouvais pas l’éviter maintenant, pas que tu en aies très envi d’ailleurs. Prenant ton courage à demain, tu allais t’asseoir en face d’elle et tu essayais de faire oublier à elle comme à toi la tenue dans laquelle tu te trouvais. Après tout, peut-être qu’elle devrait s’y habituer parce que ça t’arriverait certainement une autre fois.

Tu lui racontais donc que tu étais sorti hier soir. « Ah, j'espère que c'était bien. » Bizarrement tu eus le sentiment qu’elle n’était pas vraiment sincère avec cette phrase mais tu décidais de ne pas y prêter attention. Par contre, tu te dis que tu aurais dû l’inviter parce que même si elle devait toujours avoir des amis en ville, elle ne devait pas les avoir vu depuis longtemps et puis faire de nouvelles connaissances c’est toujours bon pour le moral. « Tu sais quoi ? La prochaine fois je t’invite ! Je te présenterai mes potes et puis tu pourras passer une soirée sympathique. Promis, je leur dirais de ne pas trop te draguer. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Tu blaguais mais tu savais déjà que tu devrais le faire parce que tes potes n’hésiteraient pas à draguer Rose dès qu’ils la verraient et tu savais qu’elle n’en aurait certainement pas envi et tu savais déjà que cela te mettrait de mauvaise humeur et quand tu buvais de mauvaise humeur, tu étais insupportable. « Tu as rencontré de vieille connaissances en ville ? » Il devait bien y avoir des amies de Rose qui n’avaient pas quitté la ville, en général quand on s’installe une fois à Bluebell, on ne veut plus repartir. Enfin, ce n’était pas le cas de tout le monde, tu savais que ton cousin Jake avait eu son cœur brisé par une demoiselle qui avait préféré New York à la petite ville d’Alabama cependant elle avait finis par revenir et tu étais heureux pour ton cousin. Tu ne pus t’empêcher de t’excuser pour ta tenue, c’était tout de même la moindre des choses. « C'est pas grave. » Un silence un peu gênant s’installa et tu te souvins du constat que tu avais fait il n’y a pas longtemps sur le fait que tu ne connaissais pas vraiment Rose désormais alors tu lui demandais ce qu’elle faisait de sa vie désormais. « J'ai étudié le journalisme à Londres, maintenant je suis rédactrice dans un journal local. Disons que je m'occupe de la rubrique cinématographique, mais aussi des évènements théâtraux, musicaux et tout ça... Et toi ? Tu fais quoi maintenant ? » Donc elle était journaliste ? Intéressant ... Tu n’avais jamais imaginé Rose dans aucun métier et celui-là lui allait plutôt bien. Elle s’occupait de la culture en plus. Peut-être que les activités de Bluebell lui paraîtront bien pâles face à ce qu’il se passe à Londres. Enfin, ce n’était pas le même genre d’activités, pas la même culture mais Rose devait savoir cela bien sûr. « J’espère que tu ne seras pas trop déçue par notre activité cinématographique parce qu’on est loin de ce qu’il se passe à Londres. Mais félicitations, j’espère que tes premiers jours se sont bien passés. De mon côté, je suis banquier en ville, je monte petit à petit les échelons. » Lui dis-tu avec un sourire avant de boire une gorgée de ton café. En général, personne ne s’attendait à ce qu’il fasse un métier pareil mais tant pis, il le faisait quand même. « Un petit copain peut-être ? Que je sois prévenu si un gars vient se présenter à la porte. » Dis-tu avec un petit rire.

"Tu sais quoi ? La prochaine fois je t’invite ! Je te présenterai mes potes et puis tu pourras passer une soirée sympathique. Promis, je leur dirais de ne pas trop te draguer." Rose laissa échapper un petit rire à la fois léger et confus. Avait-elle réellement envie de se rendre à une fête si tôt revenue ? La jeune femme doutait de vouloir rencontrer les amis de Teddy, elle avait peur d'avoir de mauvaises surprises. Pour toute réponse elle hocha pensivement la tête. Elle posa sa main sur la souris et la fit glisser sur la table, le petit curseur en forme de flèche blanche sa balada sur l'écran avant qu'il ne se déplace jusqu'à la disquette bleue en haut à gauche. Elle cliqua une fois pour sauvegarder son travail, une barre s'afficha, elle se remplie de vert avant de disparaître pour laisser apparaître un écran annonçant que le document avait bien été sauvegardé. Elle cliqua encore une ou deux fois tandis qu'une petite mélodie simple s'élevait tandis que l'ordinateur s'éteignait. "Tu as rencontré de vieille connaissances en ville ?" la jolie rousse referma son ordinateur d'un mouvement sec avant de regarder Teddy. Rose se mordilla légèrement la lèvre sans quitter son ancien voisin des yeux. Elle aimait le regarder, mais leur proximité la mettait un peu mal à l'aise, après la nuit qu'ils avaient passé ensemble, elle avait un peu de mal à le voir tout les jours sans ressasser ses vieux souvenirs. "Non, à part toi et ta mère je n'ai pas revu grand monde. Ah si ! J'ai revu Mark, tu sais le garçon qui m'avait arraché les pages de mon livre pendant mon premier jour d'école ..?" c'est vrai, ils s'étaient à peine entrevus. Mark avait grandit mais il n'avait pas vraiment changé. Même regard un peu hautain, démarche déterminée...

"J’espère que tu ne seras pas trop déçue par notre activité cinématographique parce qu’on est loin de ce qu’il se passe à Londres. Mais félicitations, j’espère que tes premiers jours se sont bien passés. De mon côté, je suis banquier en ville, je monte petit à petit les échelons." elle hocha pensivement la tête. Elle n'aurait pas vu Teddy en banquier, pas du tout même. Elle ne s'était jamais imaginé l'avenir de son voisin mais elle le voyait dans des métiers moins sérieux... Décidément ils avaient bien changé, l'un autant que l'autre. "Banquier ? Je ne t'aurais pas du tout vu faire ça." le taquina-t-elle. Quant à l'activité cinématographique de Blubell, elle ne s'en faisait pas, même des toutes petites productions pouvaient faire l'affaire, c'était d'ailleurs ce qui l'intéressait le plus. Teddy porta une nouvelle fois sa tasse de café à ses lèvres et en but une gorgée. "Un petit copain peut-être ? Que je sois prévenu si un gars vient se présenter à la porte." dit-il avec un léger rire après avoir reposé sa tasse. Rose fut surprise qu'il pose cette question, elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui demande des choses de ce genre, mais c'était aussi l'occasion de savoir si lui aussi avait une petite amie. "Non, je n'ai pas de petit ami." répondit-elle avec entrain, essayant de cacher sa perplexité. "Et toi, tu as une petite amie ?" demanda-t-elle avec malice.

A vrai dire, tu ne savais pas vraiment comment te comporter avec Rose. Vous essayiez de vous comporter normalement mais tu avais la sensation que tant que vous n’auriez pas parlé, vous ne pourriez pas faire comme si tout allait bien malgré les années qui étaient passées depuis cet événement. Tu l’aurais vue au réveil, vous auriez pu mettre les choses au clair avant qu’elle ne parte mais le fait qu’elle soit déjà partie quand tu t’étais réveillé avait laissé les choses non terminée, comme si quelque chose devait se passer après. Tu avais essayé de ne pas trop y penser ces dernières années mais maintenant que Rose se tenait là dans ta cuisine, il était temps d’avouer ce qui se trouvait sous tes yeux. Ce n’était que la pure vérité après tout. Mais tu ne serais certainement pas le premier à le mettre sur la table, pas aujourd’hui du moins, certainement lorsqu’une dispute éclaterait et que vous ne sauriez pas exactement ce que vous disiez avant que cela ne soit sorti de ta bouche. Tu avais ensuite proposé à Rose de l’emmener avec toi la prochaine fois que tu sortirais avec des potes. Cela ne pouvait lui faire que du bien de rencontrer des gens et de sortir un peu. Tu te rappelais d’une Rose qui n’était pas trop du genre à sortir quand elle était jeune. Comme tout le monde elle appréciait une bonne fête mais elle sortait beaucoup moins que toi ce qui était certainement mieux pour elle, elle avait moins mal à la tête le samedi ou le dimanche matin. Elle se contenta de te répondre avec un sourire ce que tu ne trouvais pas très encourageant. Si elle n’avait pas envi de sortir avec tes amis, ce n’était pas bien grave, tu ne le prendrais pas très mal mais tu savais que Rose était trop polie pour te le dire. Tu lui demandais alors si elle avait rencontré de vieilles connaissances en ville car Rose avait vécu à Bluebell pendant dix ans et on a le temps de se faire des amis durant ce laps de temps et pas mal de ses anciennes connaissances n’étaient pas parties de la ville. « Non, à part toi et ta mère je n'ai pas revu grand monde. Ah si ! J'ai revu Mark, tu sais le garçon qui m'avait arraché les pages de mon livre pendant mon premier jour d'école ..? » Elle avait revu Mark ? Pas le genre de personne que l’on avait envi de revoir. Tu espérais pour elle qu’elle ne croiserait pas Guillaume mais bon, tu ne pouvais rien promettre il vivait toujours en ville et tu étais son banquier, que le monde est petit dans cette ville … Peut-être que la raison pour laquelle Rose n’avait pas revu ses anciennes amies c’était qu’elles n’avaient pas gardé contact et que Rose n’avait pas eu l’occasion de sortir pour les rencontrer dans la rue, ce qui était dommage. Ma mère serait capable de lui dire en un clin d’œil où chacune habitait et quelle était leur situation sentimentalement parlant. « Pas la meilleure des rencontres je vois … C’est toujours un gros con de toute manière. Et si tu veux revoir tes amies, va voir ma mère, c’est un véritable annuaire ambulant et en plus de l’adresse de leur maison, tu auras droit à un résumé de leurs vies ces dix dernières années. » Lui dis-tu avec un petit rire avant de boire une autre gorgée de ton café. Ta mère allait à tous les mariages de la ville et à tous les enterrements, elle connaissait tout le monde c’était flippant. Elle en avait accueillis certains, elle connaissait les autres de l’école, une vraie commère.

Tu avais ensuite répondu à la question de Rose en lui disant que tu étais banquier. Comme tu pus l’espérer, un regard remplit de surprise se présenta devant toi et tu laissais échapper un petit rire. Non, toi non plus tu ne t’étais pas vu banquier, tu avais toujours ressemblé à ton cousin Jake sauf que contrairement à lui tu aimais les études et c’était ça qui t’avait emmené à faire ton métier. Le fait que tu aimes les études et que la conseillère d’orientation t’ait dis que tu ferais un bon banquier. Ta mère avait ajouté que c’était un métier respectable. Cependant, tu pensais sérieusement à prendre la suite de ton cousin Jake quand il voudrait vendre son bar, tu ne te voyais pas travailler dans une banque jusqu’à la fin de ta vie. « Banquier ? Je ne t'aurais pas du tout vu faire ça. » Elle te taquinait bien sûr mais tu ne pus t’empêcher de lui dire : « Comme à peu près toute la ville je te rassures. Et pourtant, ils me confient leurs comptes. » Tu mordais une nouvelle fois dans ta pomme un sourire aux lèvres. Tu savais que les habitants te faisaient confiance et tu leur avais prouvé à plusieurs reprises que tu la méritais. Ne sachant pas vraiment quoi lui demander après, tu avais opté pour la question du petit copain. C’était quelque chose de personnel mais bon, on ne sait jamais, si un gars se pointait à la porte un jour et que tu te trouvais dans cette tenue, il risquait de ne pas vraiment apprécier certainement. « Non, je n'ai pas de petit ami. Et toi, tu as une petite amie ? » Alors elle revenait à Bluebell en tant que célibataire ? C’était intéressant, vraiment intéressant … Mais bon, tu ne pouvais pas dire que de ton côté tu étais beaucoup plus chanceux en amour à vrai dire. « Nop, pas pour l’instant. Pas que je n’ai pas essayé mais je n’ai jamais eu de chances. Pour l’instant je me contente de mon célibat et j’en profite. » C’était vrai, tu profitais de ton célibat mais tu avais aussi cette envie de t’engager dans une relation avec quelqu’un qui commençait à grandir et tu ne savais pas vraiment si tu pourrais un jour la combler.

Teddy eut l'air assez étonné d'entendre Rose dire qu'elle n'avait croisé que Mark en ville. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement, la jolie rousse répondit à son expression par un petit sourire amusé. Il était clair que Mark n'était pas la personne qu'on avait le plus envie de voir en revenant à Blubell, mais malgré cela ils n'avaient plus huit ans, ils avaient grandi, et cet ancien tyran de la cour de récréation s'était transformé en un adulte, désormais. Il n'allait quand plus s'en prendre à des inconnus ? Rose l'espérait en tout cas, elle espérait aussi qu'il ne s'en prenait aux personnes qu'il connaissait aussi car sinon elle était bonne pour devenir une de ses premières cibles. "Pas la meilleure des rencontres je vois … C’est toujours un gros con de toute manière. Et si tu veux revoir tes amies, va voir ma mère, c’est un véritable annuaire ambulant et en plus de l’adresse de leur maison, tu auras droit à un résumé de leurs vies ces dix dernières années." Teddy laissa échapper un petit rire et l'anglaise fit de même. Elle aimait bien quand son ancien voisin riait, cela faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas ri ni même passé du temps ensemble ! Quelque part cela lui avait manqué, mais en même temps cela la mettait un peu mal à l'aise de faire comme si rien ne s'était passé. La mère de Teddy était toujours invitée partout, Rose la reconnaissait bien là. Elle avait toujours apprécié Madame Grayson, c'était une femme différente de sa mère. Rose réfléchit un instant et tenta de se souvenir du prénom de ses anciennes amies... Un seul lui revint en mémoire : Sally. C'était sa meilleure amie au lycée, elle était présente quand elle avait apprit que Guillaume avait couché avec elle pour gagner du l'argent. D'ailleurs, peut-être même qu'au coin d'une rue elle allait croiser Guillaume... Cette perspective la fit frissonner.

Quant à son métier, c'est vrai qu'elle n'était pas vraiment préparée à connaître la nouvelle vie de Teddy. "Comme à peu près toute la ville je te rassures. Et pourtant, ils me confient leurs comptes." elle hocha lentement la tête en souriant doucement. Lui demander si elle avait un petit copain était décidément une question un peu étrange mais elle y répondit en essayant de paraître la plus tranquille possible. Une sorte de tout petit changement se fit dans les yeux de Teddy et Rose le remarqua curieusement. Mais lui ? Était-il toujours en train de chercher l'âme soeur ou l'avait-il déjà trouvé ? Passait-il ses soirées à coucher avec des filles différentes ou attendait-il sagement la bonne ? L'avait-il déjà trouvé ? Aurait-elle à voir une fille défiler dans le salon pour aller embrasser son ancien voisin ? La rouquine pensait qu'elle resterait indifférente à cette vision, pourtant elle n'aimait pas du tout la perspective que Teddy ai une petite copine. Elle s'efforça de chasser ces questions de sa tête, mais cela mit un certain temps et pendant ce temps un silence s'était installé. "Nop, pas pour l’instant. Pas que je n’ai pas essayé mais je n’ai jamais eu de chances. Pour l’instant je me contente de mon célibat et j’en profite." son coeur fit un bon dans sa poitrine avant que les battements ne deviennent complètement affolés. Alors, ils étaient tout les deux célibataires ? Elle grimaça un peu avant d'essayer d'arborer un petit sourire discret. Elle avait bien eu quelques petits copains à Londres, mais rien de très sérieux, des relations trop courtes et elle n'avait jamais eu vraiment l'impression d'être amoureuse. "Moi non plus je n'ai pas trouvé la bonne personne pour l'instant. Je suis sûre que ça viendra." les mots lui avaient échappé, ils lui avaient traversé l'esprit et ses cordes vocales s'étaient chargées du reste. En réalité elle n'aurait pas réellement voulu dire ça, elle aurait plutôt été du genre à détourner la conversation. C'est ce qu'elle fit juste après ces quelques paroles. "Et sinon, depuis ces sept ans il a dû t'arriver pas mal de choses, non ? Je suis certaine qu'on a plein de choses à se dire après tout ce temps." ajouta-t-elle avec malice.

Tu étais heureux de passer du temps avec Rose, de réapprendre à la connaître. Vous n’étiez que des gamins après tout la dernière fois que vous vous étiez vus et désormais vous étiez des adultes qui avaient déjà fait leur chemin dans la vie. Enfin, une petite partie du chemin, vous n’étiez pas encore si vieux que cela tout de même. Rose n’était pas là depuis longtemps et c’est vrai que tu avais des fois un peu de mal à te faire à l’idée qu’elle était là, tu oubliais et voilà la raison pour laquelle tu étais descendu dans la cuisine en boxer. Tu ne l’aurais pas fait si tu t’étais souvenu que Rose pouvait être en bas mais avec ton mal de crane, tu n’avais même pas envisagé la possibilité. D’ailleurs, celui-ci commençait à s’atténuer entre l’aspirine et le café, ça allait mieux. Tu détestais avoir la gueule de bois et pourtant, cela ne t’empêche jamais de boire quand tu es dans une soirée. Tu ne bois jamais jusqu’à être totalement inconscient de tes actions, où du moins tu évites parce que tu as bien trop peur de ce que tu pourrais faire dans cet état. Rose te raconta qu’elle avait rencontré Mark en ville, ce n’était pas une merveilleuse rencontre à faire … Cependant, elle n’avait pas encore croisé Guillaume et il fallait qu’elle se fasse à l’idée qu’elle allait devoir le croiser un de ces jours, il habitait toujours en ville. Etant son banquier, tu avais dû lui parler plus que tu ne l’aurais voulu mais il s’était révélé assez sympathique et inoffensif. Enfin, ça c’était maintenant et avec toi après tu ne savais pas ce qu’il était devenu à l’extérieur mais en général, avec le temps, les garçons apprennent à être mature et évitent de relancer des paris du même genre que celui qu’il avait fait avec Rose. Tu l’avais toujours détesté pour lui avoir brisé le cœur ainsi et avoir volé sa virginité mais quand tu repensais à la nuit que tu avais passé avec Rose, ta haine semblait grandement diminuer. Tu dis à Rose que si jamais elle recherchait des amies à elle et qu’elle voulait leur adresse, elle pouvait toujours aller voir ta mère qui connaissait tout sur tout le monde. Elle n’était peut-être pas une experte dans l’art de garder les pères de ses enfants près d’elle mais pour ce qui était du commérage, là elle était experte en la matière. Cela te faisait plus rire qu’autre chose à vrai dire. Et bien sûr, Rose finit par te demander quel métier tu faisais et comme tout le monde, elle fut surprise quand tu lui dis que tu étais devenu banquier. Tu avais eu droit à cette réponse de la part de tout le monde en ville. Tu lisais tellement de livres que tout le monde te voyait déjà partir dans des études littéraires mais comme d’habitude, tu avais surpris la galerie. Rose elle était journaliste et cela ne t’étonnait pas d’elle, c’était un job qui lui allait très bien. Tu espérais juste qu’elle ne s’ennuierait pas parce que les activités culturelles à Bluebell étaient quand même réduites.

Tu posais ensuite la question du petit ami parce que cela te paraissait toujours impossible que Rose soit célibataire. Elle était magnifique, intelligente, elle avait du répondant et ne se laissait pas marcher sur les pieds, qui ne voudrait pas d’une pareille petite amie ? Mais bon, en même temps elle venait d’Angleterre et les relations longue distance ce n’est pas toujours facile. Elle te confia qu’elle n’avait pas de petit ami et elle te retrouva la question. Tu lui répondis alors le plus sincèrement du monde que tu n’avais pas de petite amie parce qu’aucune de tes relations n’avait marchées. Ce n’était pas terriblement grave, tu avais encore le temps de trouver chaussure à ton pied et tu profitais donc de ton célibat. « Moi non plus je n'ai pas trouvé la bonne personne pour l'instant. Je suis sûre que ça viendra. » Tu lui fis un sourire, bien sûr qu’elle trouverait quelqu’un. Si Rose finissait sa vie célibataire, tu n’avais plus aucune chance de trouver quelqu’un ! Enfin, vous aviez encore le temps de chercher malgré le fait que ta mère commençait à s’impatienter. Elle voulait absolument que tu lui présentes ta copine et que tu lui fasses des petits enfants et surtout, que tu te maries et que tes enfants aient deux parents, elle avait bien insisté à ce propos d’ailleurs. « Tu trouveras Rose, si tu ne trouves pas, nous sommes tous perdus. » Dis-tu avec un sourire taquin. Tu continuais à manger ta pomme, de moins en moins gêné par le fait que tu ne portais que ton boxer. Alors que tu prenais une autre bouchée du fruit, elle te demanda : « Et sinon, depuis ces sept ans il a dû t'arriver pas mal de choses, non ? Je suis certaine qu'on a plein de choses à se dire après tout ce temps. » Des choses à lui raconter ? Oui, certainement beaucoup de choses mais par où commencer ? Qu’est-ce qui allait l’intéresser au juste ? Tu décidais alors de lui parler un peu de tout, de ta vie, de ta famille et de tout ce genre de chose. « Je suis certain que je peux trouver quelque chose … Quand tu es partie, je suis allé faire mes études à Mobile car je ne voulais pas m’éloigner de Bluebell et de ma famille. Ensuite je me suis fait embaucher à la banque et j’ai eu quelques promotions depuis. J’ai acheté cette maison l’année dernière quand ma mère m’a dit que j’étais en âge d’acheter ma maison et que ce serait un bon investissement. Ma sœur m’a rejoint en début d’année, d’après ce que j’ai compris ma mère a un nouveau copain qu’elle ne supporte pas. Mon cousin Jake a ouvert un bar en ville, j’y passe souvent pour le faire chier et aussi parce que c’est un endroit sympa. » Tu repris alors ton souffle et souris en pensant au bar de Jake avant de continuer : « Ma famille a vécu pas mal d’accidents ces derniers temps. Meaghan a eu un accident et a partiellement perdu la mémoire, un de mes cousins a eu un accident et est resté dans le coma un moment et j’ai une de mes cousines atteinte d’une maladie grave en ce moment mais on est unis, ça fait notre force. Et voilà, je pense que j’ai fait le tour. Ah non ! Je n’ai eu que des relations de quelques mois, ça ne marchait simplement pas … » Tu lui souris et lui demandais : « Et toi alors ? Qu’as-tu fait depuis que nous nous sommes quittés le soir de ton anniversaire ? »

En discutant tranquillement comme ça, Rose avait presque oubliée que Teddy était quasiment nu, portant simplement un boxer, elle se sentait un peu moins étrangère depuis qu'ils parlaient comme ça, se racontant à tour de rôle leur vie. Depuis qu'elle était arrivée ici, elle s'était effacée le plus possible, pensant qu'en se faisait discrète et absente elle pourrait sans doute éviter de trop les ennuyer ou de trop marquer sa présence. Ce n'était pas facile d'habiter ici et de se sentir foncièrement étrangère au lieu, ainsi qu'à ses habitants mais après tout, c'était bien mieux que de rester enfermée jour et nuit dans la maison familiale qui avait bercée son enfance mais où régnait l'autorité habituelle et détestable de sa mère. La jolie rouquine gardait des souvenirs peu sympathiques de son bref séjour avec la sévérité maternelle qui lui hurlait dessus à tout bout de champ. La relation que les deux femmes avaient entre elles était très conflictuelle, si ce n'est chaotique. Rose ne saurait dire comment cela avait commencé, toujours était-il que déjà étant petite elle se sentait plus proche de son père que de la grande dame blonde et bavarde qui se baladait dans la cuisine. La retenue paraissait importante aux yeux de Rose, ne pas se faire trop voir, être digne et éviter toute confrontation inutile, mais pour Paméla, sa mère, c'était très différent. Elle faisait tout en grand et en informait tout le monde, personne ne disait quelque chose sans qu'il ne puisse d'ores et déjà entendre résonner la voix criarde de la belle blonde exprimer son opinion. Il y avait donc déjà cette opposition évidente dans leur caractère, l'une détestant ce que l'autre affectionnait et inversement. En rentrant de Londres, Rose avait supposé que pendant ces années elles avaient toutes les deux changé, qu'elle, jeune journaliste audacieuse avait mûri et que sa mère, femme au foyer bavarde et avide de commérages s'était assagi. Mais il n'en était rien, elles avaient toutes les deux changé, c'était incontestable, mais il s'avérait que leur caractère n'était toujours pas capable de s'accorder.

En rentrant, les disputes avaient été tellement fréquentes que la jeune femme n'avait pas même eu le temps de poser ses bagages qu'une déferlante de reproches lui était tombée dessus et elle ne s'était pas laissée faire, loin de là, elle avait riposté, blessant à plusieurs reprises la fierté de sa mère. Cette tension entre elles était telle que Rose avait un moment songé à retourner en Angleterre et s'établir définitivement là-bas. Après tout, diplôme en main, un peu d'argent sur son compte en banque et une volonté invincible étaient les seules choses dont elle avait réellement besoin : et elle les avait ! Les coups de téléphone à son père avait été nombreux - et coûteux - et cela n'arrangeait rien. La mauvaise atmosphère de son ancien foyer l'affectait particulièrement et elle était irritable, rejetant parfois la faute sur son père alors qu'il n'y était pour rien. Elle finit par le froisser lui aussi avant d'aller faire ce fameux tour au supermarché dans lequel elle avait croisé la mère de Teddy, toute pimpante et pleine de vie, poussant tranquillement son cadi pendant que Rose ruminait ses idées noires. Elles avaient longuement discuté et la rousse lui avait exposé sa situation en toute franchise et en toute honnêteté. La mère de Teddy lui avait alors proposé une solution toute faite, parfaite et qui trouvait une solution à tout ses problèmes. Mais il y avait toujours cet obstacle, cette chose qui, bien que le reste soit tout à fait harmonieux, casse légèrement le décor idyllique, brise quelque peu cette perspective réjouissante d'une vie d'adulte dans une grande maison avec un ami d'enfance. Cette chose c'était cette nuit que Teddy et elle avait passé à deux, ce souvenir vieux de sept ans qu'elle n'avait toujours pas oublié, que Rose avait sagement conservé dans un creux de son coeur, dans un coin de sa tête, un vieux souvenir qu'elle se surprenait à reprendre et à regarder, avec une certaine mélancolie. C'était une partie de sa vie future non négligeable, quelque chose de foncièrement important qu'elle allait devoir porté au quotidien, faire "comme si" mais après mûre réflexion elle s'était dit que si Teddy acceptait qu'elle emménage chez lui alors lui aussi devait y avoir pensé et le problème ne se poserait pas. Mais la mauvaise surprise avait été que le jeune banquier n'était absolument pas au courant de sa venue, ce qui compliquait nettement les choses.

Son ancien voisin sourit à sa remarque, se plongeant un bref instant dans des réflexions avant de relever les yeux vers elle, son fameux sourire sur les lèvres. "Tu trouveras Rose, si tu ne trouves pas, nous sommes tous perdus." elle eut un sourire en coin, par réellement sûre qu'ils étaient vraiment tous perdus si elle ne trouvait pas. Ses relations ne duraient pas car elle ne semblait pas avoir envie de les faire durer, après les baisers échangés et quelques nuits par ci par là, la jeune femme ne ressentait de nouveau plus grand chose, car, d'ailleurs, elle ne ressentait jamais quelque chose pour ces hommes avec lesquels elle avait essayé de maintenant une relation sérieuse. Au début c'était une sorte d'envie, vraiment infime, mais que Rose se forçait à considérer avec indulgence, s'efforçant de ne pas faire attention au fait que ce sentiment était minuscule. Alors elle s'approchait d'eux, elle leur parlait et cela débouchait sur un lien amoureux, l'affaire de quelques mois après lesquels la belle rousse les laissait en plan, expliquant qu'elle ne se sentait pas prête à partager sa vie avec lui ou donnant d'autres raisons un peu tordues sur sa psychologie compliquée etc. De fausses raisons qu'elle donnait à chaque fois pour avoir la paix et espérer trouver quelqu'un avec qui son coeur battrait ardemment de nouveau. "Oh, ne dis pas ça, tu trouveras, toi. Pour le moment je veux consacrer du temps à moi, à ma carrière, à mes articles. Et seulement après ça je me soucierai de tout ça..." dit-elle d'un air las. Et voilà qu'elle recommençait avec ses raisons débiles qu'elle ressortait à ses amies pour leur expliquer son énième rupture ! Le "tout ça..." désignait très nettement l'amour et tout ce qui allait avec. La vie de Teddy avait dû être particulièrement chargée pendant ces dernières années car il prit une grande respiration avant de s'élancer. "Je suis certain que je peux trouver quelque chose … Quand tu es partie, je suis allé faire mes études à Mobile car je ne voulais pas m’éloigner de Bluebell et de ma famille. Ensuite je me suis fait embaucher à la banque et j’ai eu quelques promotions depuis. J’ai acheté cette maison l’année dernière quand ma mère m’a dit que j’étais en âge d’acheter ma maison et que ce serait un bon investissement. Ma sœur m’a rejoint en début d’année, d’après ce que j’ai compris ma mère a un nouveau copain qu’elle ne supporte pas. Mon cousin Jake a ouvert un bar en ville, j’y passe souvent pour le faire chier et aussi parce que c’est un endroit sympa." Rose eut un petit rire léger en entendant cette dernière phrase, concernant le bar du cousin Jake. Elle approcha une main de son oreille et déplaça une mèche rousse derrière celle-ci en baissant légèrement la tête. "Ah oui, c'est déjà pas mal !" commenta-t-elle avec enthousiasme, toujours prête à rire. Teddy reprit son souffle. "Ma famille a vécu pas mal d’accidents ces derniers temps. Meaghan a eu un accident et a partiellement perdu la mémoire, un de mes cousins a eu un accident et est resté dans le coma un moment et j’ai une de mes cousines atteinte d’une maladie grave en ce moment mais on est unis, ça fait notre force. Et voilà, je pense que j’ai fait le tour. Ah non ! Je n’ai eu que des relations de quelques mois, ça ne marchait simplement pas …" ces dernières nouvelles attristèrent plus la rouquine. Elle lâcha un petit "ah..." attristé sans oser rien dire de plus.

"Et toi alors ? Qu’as-tu fait depuis que nous nous sommes quittés le soir de ton anniversaire ?" évoquer la soirée de son anniversaire était assez périlleux mais puisqu'il s'y risquait, tant pis... Ils allaient bien devoir crever l'abcès un jour ou l'autre mais ce n'était surement pas ce matin le bon jour, après seulement quelques jours de colocation, même pas. "Et bien comme tu le sais je suis partie à Londres avec mon père. J'ai revu pas mal de monde là-bas, des oncles, des tantes, enfin pas mal de famille éloignée. J'ai fais des études dans une grande école de journalisme à Londres et pendant mes études j'ai travaillé quelques temps comme serveuse dans un café, pour me faire un peu d'argent. Après ça... je me suis découvert une passion pour le dessin mais je n'ai pas eu beaucoup le temps de pratiquer. Après j'ai commencé à vendre des articles à certains journaux avant de me rendre compte que je n'arriverais jamais à m'en sortir à Londres. J'ai préféré rentrer à Bluebell où j'ai pu trouvé des journaux locaux prêts à acheter mes articles. Et puis... me voilà !" dit-elle d'un air triomphant et légèrement ironique. "Côté amour, comme toi, hein. Des histoires de quelques mois qui ne fonctionnaient pas. Enfin si, j'ai rencontré un petit chat gris et ça a été le coup de foudre !" plaisanta-t-elle. "Il est resté à Londres avec mon père, je me suis dis qu'il serait mieux là-bas. On ne lui a pas trouvé de nom, alors on l'a appelé 'la boule'." elle se trouvait ridicule comme ça, à parler de la boule, ce petit chat dodu qui se frottait sur les jambes de tout le monde, mais elle n'avait pas mieux comme sujet de conversation...

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