Un visage, puis il y en eu un deuxième, parfaitement identique. Deux nouveau-nés venaient de voir le jour sous l’étonnement des Williams. Jamais le médecin ne leur avait annoncé qu’il y en avait deux, mais cela ne sembla pas leur poser problème, bien au contraire. Ils les accueillirent tous les deux, prénommant l’un Jules et l’autre Jayson. Deux J. Un hasard ? Peut-être pas, car après tout ils avaient bien conscience de ce qu’ils choisissaient et décidaient pour leurs enfants, sans même imaginer qu’ils étaient à eux seuls les deux faces d’une même pièce. Mais cela se vit rapidement, les caractères s’affirmant, s’affichant, permettant ainsi à ceux qui les connaissaient vraiment de faire la différence, même s’ils leur arrivaient de se faire passer l’un pour l’autre sans le moindre problème. Ils se connaissaient trop bien… et même si en grandissant des dissensions apparaissaient, des disputes apparaissaient… ils étaient frères. Ils étaient même jumeaux, et ce lien était quelque chose d’indélébile, d’ineffaçable, d’inaliénable. La rancune ne parvenait à persister interminablement tandis qu’ils avaient bien conscience qu’en cas de problème, ils pouvaient appeler l’autre et qu’il viendrait : qu’il vente, qu’il neige, qu’un ouragan secoue toute la région. Aucune importance, c’était une promesse qui remontait à l’enfance ; ils seraient toujours là l’un pour l’autre.

Et personne, jamais, ne pourrait les séparer. Les promesses avaient toujours eu quelque chose de sacré pour Jay et il n’avait pas l’intention de remettre en cause celle-ci. Ils étaient frères… différents jusqu’au plus profond de leurs âmes, mais la famille restait la famille. A moins de briser l’impensable, à moins de commettre l’impardonnable, il n’était tout simplement pas possible que les choses entre eux puissent changer. Ainsi, ils grandirent tous deux à Bluebell dans une famille tout ce qu’il y avait de plus normal… un père, une mère et une existence rêvée dans cette petite bourgade qui ressemblait au bout du bout du monde pour ceux venant de l’extérieur. Mais comment en avoir conscience lorsque l’on ne connaissait que cela ? Que cette vie ? Cette existence ? Et puis qui voudrait quitter un paradis de compréhension, d’acceptation ? Jayson pourtant le fit. Il en parla rapidement à Jules, avant même de poster ses dossiers… lui le petit surdoué en avance de deux classes voulait aller faire ses études ailleurs. Il voulait réaliser son rêve et devenir l’un des meilleurs médecins de ce foutu monde. Étrangement, malgré ce que signifiait cette séparation, Jules soutint son frère, y compris devant leurs parents. Mais au fond, Jay aurait fait exactement la même chose si la situation avait été inversée. Il aurait peut-être été triste, déçu, et aurait craint que la distance ne finisse par briser leurs liens, mais dans sa position actuelle, il était absolument certain que RIEN ne pourrait jamais les éloigner. Ils étaient frères, à la vie à la mort. Ils étaient jumeaux pour l’éternité. Malédiction ou bénédiction qui seraient toujours avec eux.

« Tu pars vraiment ? Pour de vrai ? » demanda une voix douce et tremblante dans son dos, tandis que Jay remettait son tee-shirt, sa peau encore humide de la douche qu’il venait de prendre. Il prenait son temps, sachant pertinemment qui se trouvait là, à quelques pas de lui, dans son dos, se tenant sur le pas de la porte de sa chambre. Il imaginait son visage qui exprimerait de la tristesse dès qu’il confirmerait ce qu’on lui avait dit, ce qu’elle avait appris alors qu’il aurait aimé le lui dire lui-même. Mettre fin à leur histoire sur un dernier baiser, une dernière étreinte, une dernière soirée en dehors du temps qu’elle aurait sûrement fini par lui reprocher en l’insultant, puisqu’il avait bien l’intention de déserter, mais pour une bonne raison. Un léger soupire s’échappa de ses lèvres tandis qu’il se retournait enfin pour la regarder… « Tu croyais que j’allais faire médecine dans la grange des Johnson ? »

Un sourire ironique au coin des lèvres, il la vit pincer les lèvres, déjà énervée par quelques mots si semblables à l’adolescent surdoué qui se tenait devant elle. Même pas dix-sept ans, et il quittait la ville de son enfance pour la grande ville où il allait étudier, ayant obtenu une bourse tant ses résultats étaient excellents. « Et Mobile alors !! Mais je pensais que tu me le dirais toi-même au lieu d’attendre que ce soit Darren qui me le dise ! Mais nous deux ça devait pas être si important pour toi pour que tu partes comme un voleur ! » Un nouveau soupir s’extirpa de ses lèvres. « C’est bon ok, j’allais te le dire ce soir. Je voulais faire ça bien.
- Dis surtout que tu voulais surtout que je sois d’humeur à faire des câlins avant que tu décides de me balancer ta bombe !
- Si je voulais juste coucher avec une fille… je ferais comme Jules ! C’est pas le cas je crois ! Ouais c’est ça ! Tire-toi ! » lâcha-t-il en bon emmerdeur du haut des escaliers tandis qu’elle tournait les talons et quittait la maison des Williams comme une furie.

Leur histoire avait été ponctuée de haut, de bas, mais jamais de trahison comme certains couples d’adolescents. Jay avait toujours été fidèle, le fils prodigue pourrait-on dire, celui qui travaillait pour se construire un avenir, qui croyait en l’amour et aux promesses qui y sont liées, qui adorait pourtant prendre des risques et s’amuser, mais il restait celui qui en l’espace d’une seconde pouvait décider de plonger du point le plus haut pour sauver de la noyade même un parfait inconnu, calculant à l’instinct s’il risquait d’y passer ou non. Sauf qu’en conclusion, il n’avait pas prévu ce genre de fin pour leur histoire. Il y avait réfléchi depuis l’instant où il avait posté ses dossiers pour l’université. Comment lui annoncer de vive voix qu’il partait, qu’il quittait la ville… au moins le temps d’effectuer ses études. Comment lui faire avaler qu’il allait partir plusieurs années, ne revenir qu’aux vacances… lorsqu’il en aurait. Comment lui faire comprendre que c’était vraiment ce dont il rêvait… et qu’il ignorait encore s’il reviendrait à Bluebell pour s’y établir.

Maintenant, il n’avait même plus à s’en préoccuper parce que la nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre lorsqu’il avait eu la réponse, ayant appris qu’il était accepté, avec une bourse en prime, et qu’il pouvait partir. Il ignorait comment c’était parvenu à ses oreilles, parce qu’il n’était pas celui qui avait parlé à Darren, mais de toute façon c’était fait. Maintenant, il n’était même pas sûr qu’elle sache qu’il partait le lendemain pour s’installer sur le campus. Il devait bien reconnaître qu’il s’y était pris tard, que ceux qui connaissaient la vérité devaient imaginer qu’elle savait… mais c’est toujours difficile d’annoncer à la fille qu’on aime qu’on part pour une durée indéterminée loin d’elle. Surtout lorsqu’on n’a jamais cru aux relations longue distance. Aussi, ce soir-là, au lieu de la passer en sa compagnie, il resta en famille un moment, avant d’aller lancer quelques cailloux au lac tout en réfléchissant. Puis il rentra boucler ses valises et dormir un peu. Le lendemain était une journée ensoleillée comme il y en avait tant à Bluebell. Normal diraient certains. L’aube d’un nouveau départ comme diraient d’autres. Il guetta son arrivée à l’arrêt de bus. Il l’attendit alors qu’il disait au revoir à sa famille. Il jeta un énième regard lorsqu’il monta à l’intérieur de l’autocar. Il ne la vit qu’après quelques mètres dévorés par le véhicule, elle courrait au loin, sur la route… trop tard.

Une nouvelle nuit blanche à son actif, Jayson se laissa tomber aux côtés des autres internes avec lesquels il se retrouvait sur ce toit. Il prenait sa pause, ayant un besoin urgent de décrocher pour quelques instants du côté trépidant des urgences chirurgicales, d’autant plus qu’ils venaient tous de gérer une crise suite à un carambolage. Pourtant, aucun d’eux n’avaient fini sa garde, certains fumaient une clope, d’autres jouaient avec un ballon, lui se contenta de s’allonger et de poser sa tête sur l’une de ses amies qui passa distraitement l’une de ses mains dans ses cheveux sans pourtant lâcher le livre qu’elle était en train de lire. Ses doigts entortillaient les boucles sombres du futur médecin qu’il était, berçant sa nervosité, endormant son mental et chassant les horreurs sanglantes qui avaient été leur quotidien durant cette longue nuit qui ne se terminerait que dans une heure. Presque une éternité pour les étudiants qu’ils étaient, prêts à oublier ce moment de détente dès que son biper finirait par retentir.

Jayson ne posa pas l’ombre d’un regard sur celle qui jouait ainsi avec ses cheveux, ils n’avaient pas besoin de parler. Ils avaient partagé du sang bien des fois. Ils savaient tout simplement que le monde de la médecine, surtout en traumatologie n’avait rien d’aussi calme qu’en cardiologie. Il était tout le temps sur des charbons ardents, même s’il lui arrivait de retourner en service de chirurgie. L’internat n’avait rien d’un parcours de santé et Jay avait depuis longtemps réalisé qu’il pouvait dire adieu à ses vacances… car lorsqu’il en avait, c’était son sommeil en retard qu’il rattrapait, ou bien ses cours qu’il potassait. Devenir médecin ne se faisait pas d’un coup de baguette magique, cela demandait de l’abnégation et énormément de travail, surtout dans toutes ces grandes villes qui décrivaient une sorte de courbe lumineuse le long de tous les Etats-Unis.

« Tu veux une taf Williams ?
- Nope. » répondit-il sans même soulever une demi-paupière. Il n’avait pas commencé à fumer et il n’allait sûrement pas s’y mettre maintenant, même si cela serait un bon moyen d’évacuer le stress. Tout n’était question que d’une hormone qu’il pouvait tout simplement retrouver dans le sport. Car même si à cette seconde il n’était pas en train de se bouger, il lui arrivait d’en faire, mais à cet instant, il avait tout simplement besoin de l’un de ces moments hors du temps où plus rien ne compte que ces étoiles qu’il imaginait à défaut de les voir, dissimulées qu’elles étaient derrière toutes ces lumières éclatantes. Ciel noir et dépourvu de la moindre étincelle à l’exception des avions ou des hélicoptères. Bluebell ne lui manquait jamais autant qu’à ces instants particuliers où il aurait bien pris son portable et téléphoné chez lui pour prendre des nouvelles. Mais il n’était que cinq heure du matin, et les doigts qui jouaient avec ses cheveux chassaient ses troubles et ses démons… Bip. Bip. Bip. …pour mieux l’y laisser replonger.

Se redressant vivement, la main joueuse s’était tout naturellement échappée de ses cheveux dès les premiers sons du biper pour s’emparer également du sien. Ils étaient les seuls appelés, mais c’était bien assez pour créer une tension. Il prit l’objet pour y lire l’appel et le laisser finalement se lever, aidant son amie, avant de partir avec elle prendre l’ascenseur qui les conduirait dans toute l’effervescence de l’hôpital. « T’as quoi ?
- Une opération avec Karlston, et toi ?
- Un de mes patients qui s’enfonce. »

Bluebell. Le panneau semblait ne pas avoir changé durant toutes ces années, n’ayant pourtant même pas pris une ride. Les habitants de la ville devaient toujours en prendre grand soin. Cela fonctionnait ainsi ici, comme si le temps s’était par moment arrêté dans cette partie des Etats-Unis qui pouvait monter à des températures hors du commun pour les non habitués. Jayson avait dû de son côté s’habituer à la rudesse du nord, à la proximité du canada et de ses températures hivernales. Mais aujourd’hui, il était bel et bien de retour en ville. On lui avait naturellement proposé la place du médecin généraliste qui partait à la retraite, comme une évidence… il fallait que l’enfant de Bluebell, ayant terminé ses études, ait l’opportunité de rentrer à la maison. Et il n’avait pas hésité bien longtemps… juste celui de vérifier qu’il pouvait tout plaquer presque du jour au lendemain au niveau du poste qu’il assumait. Il était pourtant promis à une belle carrière s’il n’était pas retourné dans cette petite ville, mais ses racines lui manquaient. La vie simple et la tranquillité aussi. Peut-être bien qu’un beau matin le rythme trépidant auquel il avait vécu toutes ces années finirait par lui manquer, venant lui mettre un coup de pied au derrière. Peut-être bien qu’il ne viendrait jamais et que Bluebell serait juste son point de chute évident jusqu’à ce qu’il soit un vieillard ou un ancêtre et que le temps vienne le rattraper. Il n’en savait rien, suivant simplement ses envies du moment. Et ceux-ci l’avaient ramenés jusqu’ici, dans cette ville où il avait grandit avec sa famille et celui qui lui ressemblait tant, deux visages identiques, pas l’ombre d’une différence à l’exception de leurs expressions, de leurs caractères aussi différents que le blanc et le noir ; et de celles qu’ils voulaient bien se créer pour se différencier.

Ainsi, c’était le destin qui avait voulu que l’offre tombe quelques semaines après sa rupture avec sa petite amie de l’époque qui n’avait jamais compris les horaires de dingue qui étaient les siens. Qui s’était rapidement lassée de cette vie dont elle connaissait les tenants et les aboutissants avant même qu’ils tentent quelque chose. Il ne lui avait jamais caché ce qu’il faisait pour vivre. Mais tout le monde le lui avait dit… soit tu prends une épouse compréhensive comme autrefois, soit tu trouves quelque chose dans le métier, surtout quand tu habites dans une grande ville et que tu peux faire des gardes interminables. Bluebell réglait tout ça, lui permettant de retrouver un rythme de vie normal, à l’exception des urgences qui ne prévenaient jamais et surtout ne choisissaient pas leur moment pour se produire. Mais ce n’était pas l’une des grandes villes américaines où jour comme nuit, les hommes et les femmes semblaient faire le tour du cadran sans une interruption.

Retrouver le chemin du bercail avait été plus simple qu’il ne l’aurait pensé. Quelques signatures et le tour était joué. Il démarrait une nouvelle vie sous les protestations de son supérieur qui regrettait de perdre un élément comme lui. On lui avait même proposé un poste de titulaire pour le faire rester. Poste qu’il avait poliment refusé, ayant déjà la tête ailleurs. Cette vie de dingue… il savait qu’il pourrait la retrouver s’il le désirait par la suite, qu’on ne le lui refuserait pas, qu’il pouvait changer d’avis… on le lui avait assez répété. Mais il s’était contenté de hocher la tête et de traverser le pays pour retourner chez lui. A peine rentré, il retrouvait ses marques, posait ses valises, et apprenait la présence d’une certaine blonde, anciennement sa petite voisine qui avait tant de fois cherché à mal tourner malgré ses tentatives de la tirer du bon côté, au centre médical.

Il s’était tout simplement rendu en ville, poussant la dite porte sans même prendre le temps de dormir un peu ou de se reposer. Il aurait bien assez de temps par la suite, une vraie nuit dans un lit où il serait bercé par le bruit des animaux et non pas celui lointain des voitures ou le calme pesant de la ville. Il se souvenait encore de ces premières nuits en ville, quand il s’y était installé pour son internat, ne parvenant à trouver le sommeil. Même New Haven possédait son lot de petites bestioles. Mais à cette seconde, ses yeux cherchaient à retrouver en la jeune femme qui lui tournait le dos celle qu’il avait si bien connu lorsqu’elle n’était qu’une petite fille, puis une adolescente. Mais en quelques secondes, il pouvait affirmer qu’il ne l’aurait sûrement pas reconnue de dos s’il l’avait croisée dans la rue. Il ne l’avait pas assez revue depuis toutes ces années, et il devait bien reconnaître qu’il n’était pas indifférent à la jolie silhouette de celle qu’autrefois il ne voyait que comme une petite sœur. Les années avaient passés et il en prenait véritablement conscience à cette seconde, même si son observation s’était montrée des plus brèves.

« Lizzie-Mya Blackwood en tenue d’infirmière ! » Un large sourire étirait les lèvres du brun qui se tenait dans son dos, laissant courir ses prunelles sur les courbes délicates de la jeune femme avant de revenir croiser son regard lorsqu’elle se retourna pour regarder le nouveau médecin qui prenait place dans ce cabinet qui allait être le sien à présent qu’il était bel et bien de retour à Bluebell. « J’ai pas voulu le croire quand on me l’a dit. » ajouta-t-il d’un timbre devenu taquin tout en fixant la jolie blonde qui avait vraiment bien grandi. Il l’avait certes revue lorsqu’il était revenu au début de ses études, même si par la suite cela avait été plus difficile en tant qu’interne. Les vacances semblant être un mot revu à la baisse, voir à la quasi-inexistence, d’autant plus qu’il y avait des examens.

Cela faisait près de trois ans à présent qu'il était de retour à Bluebell. Trois ans qu'il y était médecin généraliste et qu'il ne s'en lassait pas. Il avait appris à aimer cette vie qui ne fonctionnait pas à cent à l'heure sans jamais trouver un instant pour s'arrêter. A présent, il avait l'impression de réellement se rendre compte de ce qu'était le simple fait de vivre et qu'un rêve ne s'enracinait pas seulement dans un travail. Aujourd'hui, son rêve s'était amélioré, se parant de famille, d'avenir, d'amitié, d'attirance…

Il n’avait pas changé, il avait juste réappris à prendre le temps, celui qui semblait filer à toute allure dans les autres coins du monde. Il avait même adopté un chien, un bâtard tout ce qu’il y avait de plus adorable, capable de faire la fête au voleur qui rentrerait chez lui plutôt que de lui aboyer dessus ou de chercher à le mordre, mais Jayson adorait cette boule de poil aussi fidèle que Lassie dans les vieux films en noir et blanc. Et s’il était revenu au bercail, il n’avait pas perdu contact avec ses amis de promos ou ses anciens collègues avec lesquels il lui arrivait de discuter via mail ou téléphone, même si un décalage de vie se produisait fatalement. Pourtant, cela ne posait aucun problème au fils Williams : chacun sa vie, son existence, la sienne lui convenait à merveille. Il avait su s'installer dans cette ville qui avait finalement toujours été la sienne et qu'il avait emportée avec lui partout où ses pieds l'avaient mené. A présent, il vivait dans un petit pavillon bien assez vaste pour son chien et lui, avait trouvé ses marques, ses patients, profitant de la vie en sortant à l’occasion… et bien sûr il y avait Lizzie.

Ils s’étaient à nouveau rapprochés maintenant qu’elle n’était plus en guerre avec ses parents, retrouvant cette amitié d’hantant qui avait pourtant murie avec eux. Malgré tout, il s’était rapidement rendu compte qu’elle ne lui disait pas tout, qu’il y avait quelque chose qu’elle gardait pour elle. Il n’aurait pas dû. Il n’en avait pas le droit. Mais il a tout de même regardé dans son dossier médical quand il s’était rendu compte qu’elle était un peu trop absente au travail. Ce fut de cette manière qu’il découvrit pour les séquelles de son accident, pour cette douleur mensongère ou imaginée que les médecins lui attribuaient mais qu’elle semblait réellement supporter. Celle qu’il ne pouvait pas simplement aborder à moins d’avouer qu’il savait, surtout qu’elle ne voulait visiblement pas le lui dire.

La situation était finalement compliquée… sans oublier cette attirance qui s’entremêlait à leur amitié. Attirance à laquelle ils ne veulent, l’un comme l’autre, pas céder, de peur d’y perdre une amitié pour une histoire qui n’aurait peut-être aucun avenir.